Ah, Dirty Harry… l’un de ces films qui ont acquis, au fil des ans, un statut quasi mythique. Celui d’un policier sans trop de scrupules, avec son complet et son Magnum .44. Un peu plus de 50 ans après sa sortie, ce film d’action tient-il toujours la route?
Harry Callahan est un policier qui obtient des résultats. Un type de la vieille école, qui se promène avec son pistolet capable de faire éclater des crânes, et pour qui une intervention efficace signifie souvent de trouer quelques truands, ou de rosser des malfrats.
Mais est-ce vraiment le cas? Callahan est-il vraiment « Dirty » Harry parce qu’il tire dans le tas? Ou tire-t-il dans le tas parce que le système ne fonctionne pas, et que les criminels peuvent échapper trop facilement à la justice?
Réalisé et produit par Don Siegel, ce premier épisode d’une série de cinq, qui s’étirera sur 17 ans (rien de moins!), met en vedette l’irremplaçable Clint Eastwood, avec sa dégaine de type qui semble s’être à peine échappé d’un film de cowboys pour tomber dans un monde où l’on a depuis longtemps cessé de tirer d’abord, et de poser des questions ensuite.
Avec plusieurs bonnes scènes d’action, y compris celles où le personnage principal présente son plus que célèbre monologue à savoir s’il a tiré « six balles ou seulement cinq… avec toute cette excitation, il a oublié de compter », Dirty Harry sert effectivement d’inspiration pour des décennies de films policiers qui ont suivi.
Mais force est d’admettre qu’en 1971, il était encore nécessaire de peaufiner la formule. D’abord, peut-être s’agit-il d’un problème avec la copie visionnée par ce journaliste, mais non seulement le film comporte-t-il de très nombreuses scènes tournées de nuit, mais celles-ci sont particulièrement mal éclairées. Résultat: on n’y voit rien, ou presque rien.
Autre écueil, à l’exception de la scène d’action du début, et de celle de la fin, la majorité du film se déroule très, très lentement. Surtout lorsque le personnage principal, aiguillé par le tueur, doit se rendre d’une cabine téléphonique à une autre. L’absence de musique et les plans mal serrés font en sorte que toute l’excitation du début du film s’est depuis longtemps évaporée, au profit d’un attentisme, voire d’un ennui.
Et donc, faut-il s’embarquer dans le visionnement de Dirty Harry? À l’instar d’autres films de l’époque, ou même plus anciens, la réputation et l’impact de l’oeuvre ont depuis longtemps dépassé les qualités du long-métrage en tant que tel. Non pas que le film soit mauvais, mais il est dur d’affirmer que l’on termine sa séance d’écoute en affirmant que la première déclinaison des aventures policières du détective Callahan vaut vraiment la peine d’être vue, du moins au-delà de la valeur historique de la chose.
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