Même les pesticides « bio » ont un impact sur l’évolution des espèces des alentours. Selon une étude réalisée en Belgique sur de minuscules crustacés vivant dans des étangs à proximité des champs, ces petites bêtes s’adaptent différemment, tout dépendant du type de produit utilisé par les fermiers.
L’équipe de l’Université catholique de Louvain a comparé des populations de « puces d’eau » (Daphnia magna), un crustacé mesurant moins de 5 millimètres de long, dans sept étangs différents. Ces étangs étaient au milieu de réserves naturelles, d’exploitations agricoles conventionnelles ou d’exploitations certifiées biologiques. Les chercheurs précisent avoir choisi les puces d’eau, plutôt que les insectes, parce qu’elles ne sont pas ciblées par les pesticides.
Au final, lit-on dans cette recherche parue le 21 novembre, les puces d’eau vivant à proximité des fermes « bio » sont devenues résistantes aux pesticides utilisés dans ces fermes (deltaméthrine et sulfate de cuivre), tout comme celles vivant à proximité des fermes « conventionnelles » sont devenues résistantes à leurs pesticides (comme le chlorpyrifos). « Les deux types d’agriculture, concluent les chercheurs, façonnent d’une manière spécifique l’évolution de la résistance aux pesticides chez des espèces non ciblées » par ces pesticides.
D’autres recherches ces dernières années avaient déjà établi que même les pesticides biologiques n’étaient pas sans avoir un impact. Rappelons que, si la culture biologique interdit l’usage des pesticides synthétiques, elle peut avoir recours aux pesticides naturels. Ceux-ci sont, au Canada, répertoriés par le gouvernement dans le document Systèmes de production biologique – Listes de substances permises. Leur utilisation doit se faire suivant des normes spécifiques.