Une nouvelle étude réalisée à l’Université de Virginie a permis de découvrir que les adolescents vivant des relations amoureuses intenses, au détriment de la découverte d’eux-mêmes et d’amitiés plus saines, pourraient souffrir de haute pression plus tard, dans leur vie.
Ces travaux ont été réalisés sous la direction de Joseph Allen, professeur en psychologie. Le Pr Allen et son équipe ont examiné les données d’une étude regroupant 184 participants lancée en 1998, à Charlottesville, dans cet État américain, lorsque les volontaires n’avaient que 13 ans.
Les scientifiques ont repris contact avec une cohorte de 146 participants, âgés de 17 à 19 ans, pour en apprendre davantage sur leurs relations et, par la suite, entre les âges de 29 à 31 ans, ils ont mesuré leur pression sanguine. Les chercheurs disent avoir découvert un lien direct chez les adolescents ayant vécu des relations amoureuses intenses et les adultes souffrant d’hypertension.
De plus, ils ont constaté que les personnes ayant mentionné avoir vécu des amours adolescentes intenses et souffrir de haute tension ont grandi avec des parents qui exerçaient des comportements contrôlants.
Pour le Pr Allen, il s’agit d’un mélange dangereux, et pour lui, les adolescents qui suivent cette tendance « en ont par-dessus la tête ».
« Il s’agit de jeunes qui n’ont pas seulement une bonne relation romantique. C’est que cette relation absorbe leur temps et leur énergie dans des proportions inhabituelles », dit-il.
Toujours selon le professeur, passer beaucoup de temps avec son ou sa partenaire adolescent(e) signifie que « vous ne passez pas de temps seul(e) ou avec vos amis, à faire autre chose ».
Le fait d’avoir des parents contrôlants fait aussi partie de cette tendance, poursuit-il. Ces parents tendent à faire en sorte que leurs adolescents se sentent coupables s’ils ne suivent pas les règles. « Alors, vous passez de cette famille contrôlant, et vous vous retrouvez avec des relations qui sont particulièrement intenses. »
Les participants de l’étude ont aussi mentionné avoir eu des amitiés problématiques au début de l’âge adulte. « Ils ont eu des amitiés qui ne se sont pas très bien déroulées, où il y avait beaucoup de conflits et de disputes, comparativement à des amitiés durables et solides », a mentionné le Pr Allen. C’est comme si les participants « n’avaient jamais vraiment appris comment vivre une amitié positive et bénéfique. »
« Ce que nous croyons qu’il se passe, c’est que le fait d’avoir des relations qui se passent mal est l’une des choses les plus stressantes que peuvent vivre les humains, puisque nous sont de grands animaux sociaux », indique le chercheur. « Vous savez, vous pouvez avoir tout l’argent du monde, mais si vos relations ne sont pas saines, vous ne serez pas heureux. »
« Alors », a encore mentionné le professeur, « nous croyons que c’est le stress d’avoir ces mauvaises relations, ces relations problématiques qui laisse présager du fait que les adolescents auront une pression plus importante lorsqu’ils seront plus âgés ».
« Nous ne savons pas s’il s’agit de la véritable cause, mais nous avons beaucoup de preuves voulant que le stress, à différents moments, laissait directement présager d’une pression sanguine plus importante. »
Les résultats de l’étude ont été publiés dans Development and Psychopathology.
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