La Colombie-Britannique est à présent le lieu de la plus grande éclosion du variant brésilien… en-dehors du Brésil.
Plus de 550 nouveaux cas du variant brésilien (P1) ont été identifiés depuis le 9 avril, soit à peu autant, pour cette période, que les nouveaux cas du variant britannique. Et la courbe est désormais à l’avantage du brésilien qui, avec un total de plus de 1500 cas en date du 14 avril, se rapprochait rapidement des 3600 cas du variant britannique (B117).
L’alerte au P1 avait en fait commencé à sonner à la fin de mars, lorsqu’une éclosion avait été détectée dans la ville de Whistler —qui abrite une célèbre station de ski, à une centaine de kilomètres de Vancouver. Whistler a ajouté à elle seule plus de 200 cas. Guère rassurant est le fait qu’on a aussi détecté, depuis, plus d’une centaine de cas dans la province voisine de l’Alberta, et autant en Ontario.
Identifié au Brésil pour la première fois en décembre 2020, le P1 est associé à une résurgence dramatique de la pandémie dans la ville de Manaus, en janvier. On sait qu’il est plus contagieux que la version « classique » du virus, et on sait qu’il peut réinfecter un certain pourcentage des gens qui ont déjà eu le coronavirus. Les chercheurs ne s’entendent pas encore sur ces deux chiffres. Toutefois, le taux de contagion qui est attribué au P1 est généralement plus élevé que celui attribué au variant britannique, qui est lui-même de 40 à 60% supérieur à la version classique. Le vaccin est efficace contre lui, mais il n’a pas été établi s’il avait le même niveau d’efficacité.
L’explosion des cas a été telle qu’on observe déjà des variants du variant, c’est-à-dire des mutations du P1, désignées pour l’instant P2 et P4.
« Ce n’est plus juste à propos du Brésil », alertait dès la mi-mars le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, s’inquiétant notamment du fait que le variant avait d’ores et déjà pris racine dans les pays voisins.