La majorité des Américains sont d’accord pour dire que les médias qu’ils consomment présentent un biais lorsqu’il s’agit de politique. Mais le problème est surtout du côté des médias des autres, disent-ils.
Selon une récente enquête portant sur la confiance en leurs institutions et en leur démocratie, sept Américains sur 10 se disent en effet plus préoccupés des biais des médias que les autres Américains consomment, que des biais de leurs médias préférés.
Le phénomène est connu dans les études en communications sous le nom de « l’effet de la troisième personne ». Cette hypothèse postule que les gens tendent à percevoir les messages diffusés par les médias comme ayant un plus grand impact sur les autres que sur eux-mêmes. L’hypothèse touche aujourd’hui de près les psychologues qui se penchent sur les impact de la désinformation, puisqu’on sait qu’un grand nombre de gens qui partagent de fausses informations se croient immunisés contre la désinformation.
Dans l’enquête, qui a été réalisée auprès de 20 000 personnes avant la pandémie (de novembre 2019 à février 2000), on note aussi que l’éducation fait une différence: les gens détenteurs d’un diplôme universitaire sont moins préoccupés (22%) du fait que « les nouvelles que je reçois puissent être biaisées », comparativement aux gens (45%) avec un diplôme d’études secondaires (high school). La différence d’opinion entre les différentes tranches d’âge est moins prononcée.
La polarisation propre au système politique américain peut aussi être un facteur: un sondage Gallup mené en 2019 avait révélé que si 41% des Américains disaient faire confiance aux médias, cette proportion tombait à 15% chez les républicains.