Nous avons commencé à vivre avec des chiens il y a au moins 15 000 ans. Mais à quel moment avons-nous commencé à aimer les petits chiens, sélectionnés pour leur taille ou leur beauté, davantage que pour leur talents de chasseurs?
On vient de trouver en Espagne un squelette ressemblant à un pékinois, et la surprise n’est pas qu’il date de 2000 ans — on savait déjà, par des textes et des images de l’époque, que les riches Romains avaient des chiens comme animaux de compagnie — mais qu’il pourrait être né à des milliers de kilomètres plus à l’Est. S’il y avait à cette époque un tel commerce, sur une aussi longue distance, cela suggère qu’il y avait une demande, donc que notre attachement moderne aux petits chiens était peut-être plus répandu qu’on ne le soupçonnait.
Les auteurs de la recherche, parue dans dans Archaeological and Anthropological Sciences, notent toutefois que l’Empire romain pourrait être en soi l’explication: pendant quelques siècles, la Méditerranée s’est retrouvée sous un pouvoir central stable, qui a facilité le commerce « international », y compris le commerce d’animaux exotiques. Ce qui explique que les habitants de Rome et d’autres grandes villes aient pu observer des éléphants, des autruches et des singes d’Afrique.
Le squelette du petit chien a été découvert dans un cimetière du Sud de l’Espagne, qui contenait surtout des humains —mais aussi deux autres chiens, ceux-là probablement d’origine plus locale. Et si on ignore quelle valeur exacte il avait pour les humains qui l’entouraient, on sait qu’il a subi une mort brutale, les os de son cou ayant été brisés, vraisemblablement par main d’homme.