Ce ne sont pas des cerveaux de porcs qui ont été ramenés à la vie, mais des cellules de cerveaux de porcs. Et encore, il faudrait ajouter au titre l’adverbe « partiellement » réanimés.
Contrairement à ce que certains gros titres ont pu laisser croire en effet, des chercheurs n’ont pas « ressuscité » des cerveaux de porcs dans un bocal. « Une certaine activité cellulaire », lit-on, a « repris une activité métabolique » lorsque ces cerveaux ont été alimentés, pendant six heures, par un substitut de sang, et ce, quatre heures après que les animaux soient morts à l’abattoir (aucun animal n’a été tué pour les fins de l’expérience).
Les cerveaux, précise-t-on dans la recherche parue le 17 avril dans Nature, n’ont pas montré ce qui ressemblait de près ou de loin à une conscience, et il n’y avait aucune activité électrique « spontanée »: « À aucun moment n’avons-nous observé le type d’activité électrique globale organisée qui soit associée avec la conscience, la perception ou autres fonctions élevées du cerveau. »
N’empêche que l’étude, aussi préliminaire soit-elle, pose des questions sur la ligne à tracer entre la vie et la mort et c’est la première remarque qui a surgi dans la plupart des reportages. Même si on n’imagine pas comment ou dans quelles circonstances une pareille expérience pourrait s’appliquer aux humains, elle conduit tout de suite à s’interroger sur la définition médicalement admise de la « mort cérébrale ». Comme le demande dans le New York Times la bioéthicienne Nita A. Farahany, entre « mort » et « vivant », faudra-t-il créer une catégorie appelée « partiellement vivant »?
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