Ce dimanche 12 août, la NASA lançait la sonde Parker Solar, en direction du Soleil. C’est la première fois que l’agence spatiale américaine donne à une de ses missions le nom d’une personnalité encore vivante.
Eugene Newman Parker, 91 ans, est l’astrophysicien qui révolutionna la façon dont nous concevons le Soleil et ses interactions avec le reste du système solaire. En 1958, le scientifique de l’Université de Chicago, publie un article dans The Astrophysical Journal, où il prédit l’existence d’un « vent solaire ». C’est-à-dire un flux de particules constamment libéré par le soleil qui traverse le système solaire à plus de 500 km par seconde (soit 1,6 million de km par heure). D’après lui, ce vent solaire serait à l’origine de certaines perturbations du champ magnétique terrestre et risquerait d’influencer l’orbite de futurs satellites ainsi que leur durée de vie. Il serait aussi capable d’interférer avec les composants électroniques desdits satellites.
Seulement voilà, à l’époque, cette théorie va à l’encontre de l’opinion dominante chez les experts, qui considèrent l’espace comme un vide absolu, totalement « propre ». Sa thèse est rejetée jusqu’à ce qu’en 1962, les données de la mission Mariner 2 confirment l’existence du vent solaire.
Aujourd’hui professeur émérite à l’Université de Chicago, le Dr Parker a, depuis, collectionné les récompenses comme la médaille nationale des sciences ou la médaille d’or de la Royal Astronomical Society.
Soixante ans après son article, Eugene Parker a assisté au décollage du premier vaisseau spatial qui voyagera à travers l’atmosphère du Soleil et recueillera des informations sur la façon dont notre étoile génère le fameux vent solaire. Sur une carte embarquée à bord du vaisseau, il a laissé un message: « Voyons ce qui nous attend. »