Deuxième long métrage du cinéaste Patrick Demers, Origami tente de conjuguer drame personnel et exploration des voyages temporels, un thème particulièrement complexe et délicat de l’univers de la science-fiction. Le résultat est hélas largement en-deçà des attentes, et ce malgré la présence de François Arnaud, bien connu pour la série Borgia.
David (Arnaud), un conservateur d’oeuvres d’art, est contacté par un auteur japonais qui lui explique avoir reçu, de sa part, le livre qu’il n’avait pas encore fini de rédiger. Livre qui porte, bien entendu, sur les voyages temporels. Commence alors une exploration éclatée de ce qui ressemble à une multitude de réalités.
Le jeune homme, supposément capable de se déplacer entre différents points de son existence, finit par revivre un événement particulièrement traumatisant de son existence. Si traumatisant, en fait, qu’il tentera de revenir en arrière pour corriger la funeste erreur.
Dans cet Origami, où l’acte du délicat pliage du papier représente sans aucun doute les tortueuses voies du voyage à travers le temps, Demers souhaite nous présenter un François Arnaud sur le bord du précipice. Interné dans un hôpital psychiatrique après le drame qui passera près de lui coûter la vie, on le voit à son plus bas, à son plus faible. En colère, désespéré, il est décidé à tout tenter pour réparer les torts qu’il a causés.
Ce qui apparaît, alors que s’égrènent les minutes du film, est que Patrick Demers semble s’être tourné vers la notion de voyage temporel pour ajouter une touche de suspense à ce qui pourrait très bien être un « simple » drame. Avec cette plongée dans la science-fiction, on nage ici en plein délire. Le film est éclaté et contemplatif, certes, mais on se contente ici d’effleurer les principes encadrant ces voyages temporels effectués par son personnage principal. Influence-t-il réellement le cours d’événements qui se sont déjà déroulés, ou s’agit-il plutôt d’une copie? S’il s’agit d’événements qui se sont déjà déroulés, pourquoi semble-t-il pouvoir créer de « faux » souvenirs? Autant de questions qui, si elles avaient eu droit à des réponses potables, auraient pu contribuer à faire d’Origami un film prenant, un film véritablement mystérieux.
On se retrouve plutôt avec un drame relativement banal, où François Arnaud semble continuellement agacé – ou ennuyé, allez savoir.
Ni navet, ni film mémorable, Origami est hélas trop brouillon, ou encore pas suffisamment ambitieux pour marquer les esprits. Les fondations d’un grand film sont aisément repérables, mais tout ce qui est bâtit par-dessus est malheureusement insuffisant pour parvenir à une structure cinématographique pérenne.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/05/02/liam-neeson-a-tout-a-perdre-dans-the-commuter/