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    Image tirée du film

    Cinémania – Nos années folles: récit d’une crise identitaire entre paillettes et tragédie

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    Par Émilie Plante le 5 novembre 2017 Cinéma / Télévision, Cinémania

    Réalisé par André Téchiné, Nos années folles propose un récit dont la trame de fond est très sombre, malgré les paillettes et les dorures de l’époque mise en images dans ce film. Pour échapper à la Grande Guerre, Paul Grappe, avec la complicité de sa femme Louise, se travestit. Mais cette métamorphose ne sera pas sans heurt…

    Cette histoire a été adaptée du livre La garçonne et l’assassin, de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, qui raconte une histoire vraie. Plutôt romancé dans le film, ce fait-divers historique des années 1920 mise ultimement sur le destin tragique du couple dans ce long-métrage. Nos années folles est adroitement porté par ses deux protagonistes principaux, Paul (Pierre Deladonchamps, déconcertant) et Louise (Céline Salette, toujours aussi remarquable) qui forment un couple saisissant.

    Se travestir pour éviter les horreurs de la guerre

    Pierre est enrôlé dans l’armée française. Marqué par les tirs des canons et par les bombes, traumatisé par la mort de ses collègues et les conditions atroces au front, il convainc sa femme Louise, qui ferait tout pour le protéger, de l’aider à s’échapper. Recherché, le déserteur vit confiné dans la cave du domicile que partagent Louise et sa grand-mère.

    Déterminée, la couturière de métier propose à son mari de se déguiser en femme pour pouvoir quitter cette cachette cafardeuse. D’abord très réticent à l’idée de son épouse, il accepte de se farder et de vêtir des habits féminins pour sortir de la maison anonymement. C’est ainsi que Paul, marqué, honteux, traumatisé, devient Suzanne, son double, une femme passionnée et libérée.

    Même s’il n’aime pas qu’on lui dise qu’il se prostitue, c’est pourtant ce qu’il fait au Bois de Boulogne, s’initiant à toutes sortes de plaisirs interdits en échange d’argent ou de bijoux avec lesquels sa femme et lui peuvent survivre. De temps à autre, Suzanne visite les boisés avec Louise, mais celle-ci ne ressent pas l’attirance de son mari pour ces expériences sexuelles prohibées, bien qu’elle accepte son style de vie.

    La crise inévitable

    S’ensuit une véritable crise identitaire et sexuelle pour Paul, mais également pour Louise, qui absorbe le désarroi et les questionnements de son époux. Mais de tendres complices qu’ils étaient, ils s’éloignent graduellement. Paul cumule les incartades; il devient colérique, violent et dilapide l’argent du ménage en beuveries.

    Le fugitif mène une double vie durant dix ans. Dix années de folles aventures et de déliquescence au bout desquelles, après son amnistie en 1925, il redevient homme et se trouve du boulot comme acteur. Il interprète son propre rôle dans un cabaret qui reprend son vécu particulier. Telle une bête de foire, Paul attire le public avec son histoire excentrique.

    Bien plus qu’un simple déguisement, le travestissement en femme l’amène à se développer une autre personnalité. En cette époque à la fois faste et troublée, Paul est déchiré et vogue entre deux facettes de lui-même, avouant se sentir plus fort quand il est Suzanne. Deladonchamps est d’ailleurs très juste dans son interprétation de celui qui se questionne sur son existence.

    Justesse, raccourcis… et quelques artifices plus ou moins indispensables

    Dans cette œuvre majestueuse, Téchiné reconstitue avec justesse l’époque de la fin de la Première Guerre mondiale avec des faits qui se déroulent entre 1914 et 1928.

    Il présente la France des années 1920, entre folie et mélancolie, avec des décors magnifiques, de prodigieux costumes et une ambiance souvent festive, parfois glauque, mais toujours liée de près à cette réalité déchirante qu’on tente souvent de camoufler par un foisonnement d’artifices.

    L’action de se travestir n’a rien d’anodin dans ce film et comporte toute une dimension psychologique qui joue sur le paraître, sans tomber dans le caricatural. Par contre, on ne peut pas en dire autant du personnage de Charles de Lauzin (interprété par Grégroire Leprince-Ringuet). Ce comte, ami de Suzanne qui tombe amoureux de Louise et qui les convie à des soirées de débauche dans son manoir a tout de cette figure de dandy proustien un peu blasé et paraît artificiel à l’histoire.

    Finalement, un aspect embête grandement lorsqu’on visionne cette épopée post-Grande Guerre : le réalisateur emprunte de nombreux raccourcis afin de retracer plus de 10 ans d’histoire. Ce faisant, le récit semble parfois précipité, voire incomplet. De plus, l’intrigue est racontée par le biais de flashbacks entrecoupés de scènes dans lesquelles Paul incarne son propre rôle au cabaret. Ainsi, on a parfois du mal à savoir avec exactitude où se trace la ligne entre le spectacle et la vie réelle du couple. Mais peut-être que cette ambiguïté était voulue par le réalisateur pour mettre l’accent sur la propre ambivalence de Paul-Suzanne? Si c’est le cas, le procédé nuit plus au récit qu’il ne le sert.

    Histoire belle et déchirante, Nos années folles convainc assez bien malgré ces quelques lacunes stylistiques. Mais les paillettes et la joie de vivre momentanée ne leurrent personne: dès le début, on saisit très bien que tant de décadence et d’ambivalence se solderont par une fin tragique.

    ***

    Nos années folles

    France, 103 minutes, v.o. française, 2017

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    Rédactrice web, geek au tempérament artiste, Émilie est une touche-à- tout qui carbure au café et aux activités culturelles. Éternelle étudiante, elle détient un baccalauréat en histoire de l’art, une maîtrise en muséologie, a quelques cours en communication et en gestion derrière la cravate ainsi qu’un doctorat honorifique en « flattage » de chats. Depuis 2009, elle écrit pour des blogues d’entreprises ou des sites traitant de sujets divers (univers geek, communication, féminisme, musique techno, technologies) et est journaliste culturelle depuis plusieurs années. Ses sujets de prédilection sont le cinéma, la danse contemporaine, les arts visuels, la muséologie et… sans doute aussi les chats.

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