La NASA ressort de ses cartons un vieux projet de recyclage de stations spatiales en orbite. Cette idée, mise en dormance pendant un demi-siècle, consiste à construire une nouvelle station en assemblant dans l’espace des morceaux de fusées réutilisables.
Wernher von Braun, ancien directeur du Marshall Space Flight Center dans les années 1960, avait déjà proposé cette idée qui consistait à imaginer comment les astronautes pourraient récupérer les pièces des propulseurs de fusée pour concevoir de nouveaux espaces de laboratoire ou de vie pour l’équipe en orbite.
Le récent succès de Space X, dont une partie de son lanceur Falcon 9 a été récupérée, a sans aucun doute inspiré la Nasa qui vient de signer un contrat de 10 millions de dollars avec trois compagnies américaines — NanoRacks, United Launch Alliance et Space Systems Loral.
Le premier projet auquel s’attèlera le groupe d’investisseurs: convertir, dans le cadre du nouveau projet d’habitat commercial Ixion, un étage de la fusée Centaur pour la fixer à la Station spatiale internationale afin d’inaugurer le développement des usages commerciaux et privés de la station.
60 années d’exploration spatiale et de déchets
À travers les années, les multiples missions spatiales ont laissé derrière elles de nombreux déchets dans l’espace. D’autres s’ajoutent à chaque lancement de fusée. Si ces déchets risquent un jour de retomber sur la Terre — qui se souvient du Skylab, la station spatiale américaine de 85 tonnes dont les débris sont retombés en 1979? — le danger de collision est plus grand encore dans l’espace, à commencer par la Station spatiale internationale et ses astronautes, et pour les nombreux satellites et autres engins utiles qui y gravitent.
Des ingénieurs ont aussi tenté d’imaginer des façons de nettoyer cet espace encombré. Une équipe suisse proposera par exemple dès l’an prochain une solution à la « Pac-Man », le célèbre jeu de capture de pastilles. Le Clean Space One, un satellite de nettoyage, possèdera un filet en forme de cône destiné à attraper de petits déchets. Il tentera lors de son premier essai de capturer dans l’espace un petit cube de 10 cm de côté.
Débarrasser l’espace de ses déchets inutiles, c’est donc la nouvelle mission « Verte » que se sont donnée la NASA et d’autres agences, comme l’Agence spatiale européenne. Pour y arriver, elles recyclent des composantes récupérées d’anciens appareils, mais comptent également sur un meilleur design des fuselages et des engins spatiaux pour limiter les morceaux laissés à la dérive dans l’espace après utilisation.