À l’exception des États-Unis, 196 pays ont participé à la Convention sur la diversité biologique (COP 13) se déroulant à Cancún au Mexique du 4 au 17 décembre, une occasion de faire le point sur la situation des espèces en voie d’extinction.
L’événement a permis d’établir le dialogue et d’organiser un agenda pour les différents secteurs productifs afin de diminuer les impacts négatifs dans les écosystèmes à travers le monde, a assuré le secrétaire exécutif de la COP 13, Braulio Ferreira de Souza Dias, rapporte le quotidien mexicain La Jornada le 14 décembre. La COP 13 n’avait pas pour but de prendre de grande décision comparable à l’accord de Paris sur le climat, spécifie le quotidien français Le Monde le 7 décembre. Il s’agit de dresser un bilan d’avancement des « objectifs d’Aichi » dans le cadre du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020, adopté en 2010. Ce plan vise, entre autres, à sensibiliser les individus à la valeur de la biodiversité, à protéger au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures, ainsi que 10 % des zones marines et côtières.
En dépit du retard de l’ensemble des pays, le secrétaire exécutif Braulio Ferreira de Souza Dias a souligné en conférence de presse l’audace des autorités du pays hôte. Le Mexique a intégré des secteurs jadis défavorables à la cause environnementaliste tel que le tourisme, l’agriculture, les pêches et l’industrie forestière à la COP 13 par la présence des ministres de ces secteurs, rapporte La Jornada. Pour sa part, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a mis en évidence la volonté du président mexicain, Enrique Peña Nieto d’établir quatre nouvelles aires protégées incluant un contrôle plus accru des industries minières. La zone de conservation marine s’est agrandie de 5.1 % à 12.7 % en 6 mois, d’après le Protected Planet Report 2016.
Sur les vingt objectifs d’Aichi, seuls quatre sont réalisés ou en voie d’être réalisés : la conservation de 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures, l’accès aux ressources génétiques, l’amélioration des connaissances et l’élaboration de plans d’action pour la biodiversité, rappelle Le Monde. Alors que pour la majorité des objectifs, le progrès est déplorable. En compilant les engagements pris par 101 pays membres de la Convention sur la diversité biologique, une étude de cinq ONG de protection de l’environnement publié le 7 décembre démontre que seulement 10 % d’entre eux ont des objectifs nationaux à la hauteur des ambitions d’Aichi, et que 5 % sont en voie de les atteindre.
Le Mexique s’est joint à d’autres pays comme la Colombie, le Pérou, le Japon, l’Espagne et la France pour faire la promotion de la protection et de la conservation des aires protégées. La liste de l’IUCN est présentée comme une référence. D’après la dernière mise à jour avant la COP 13, la liste rouge dénombre 85 604 espèces dont 24 307 sont menacées d’extinction. Alors que la moitié des vertébrés ont disparu en quarante ans et près des deux tiers n’existeront plus d’ici 2020, d’après le rapport « Planète vivante » du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Lourdeur protocolaire
À la lumière de ces informations, force est de constater que la volonté politique est insuffisante pour régler la détérioration alarmante des écosystèmes dont l’être humain est issu aux côtés des autres espèces.
L’observation du journaliste environnementaliste britannique, Michael McCarthy sur la différence entre l’extinction à un niveau national et celle à un niveau local est relatée dans le New York Review of Books du 22 décembre. L’extinction d’une espèce d’oiseau ou de papillon par exemple, est plus perceptible au niveau local. Il s’agit d’une perte d’abondance, d’une altération de la plénitude environnante. Cette extinction est plus saisissante parce qu’elle rappelle dans l’immédiat que la nature n’est plus ce qu’elle était, rapporte l’auteur Verlyn Klinkenborg dans sa critique de l’ouvrage The Moth Snowstorm : Nature and Joy publiée en 2016.
À contre-courant des rendez-vous politiques afin de décider du sort des écosystèmes, c’est la protection des ours polaires en Arctique qui a joué un rôle géopolitique. En 1965, les biologistes américains et soviétiques ont posé les fondements d’une collaboration en marge des tensions politiques est-ouest, rappelle le Monde diplomatique de septembre 2015. En 1968, un groupe de spécialistes se crée au sein de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Puis la fédération des cinq nations abritant le territoire de l’animal a fondé la base du futur Conseil de l’Arctique, inauguré en 1996.
Au XXIe siècle, la Chine, le Japon et Singapour ont obtenu des sièges d’observateur au Conseil de l’Arctique. Ainsi, son importance stratégique tient davantage au nickel, au cuivre, à l’or, au diamant et à l’uranium du sous-sol de l’Arctique qu’à l’ours blanc qui chasse sur la banquise.