Sur les 11 000 mots de la 4e version du texte final de la COP28, « carburants fossiles » ne revenait que 3 fois —toutes trois dans le paragraphe hautement contesté qui stipulait que les parties « pourraient », à leur convenance, choisir des actions qui inclueraient, entre autres, une réduction des carburants fossiles.
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Il a fallu attendre 2023 pour lire pour la première fois — dans la quatrième version du brouillon du texte final de la COP28 — le choix de s’engager à réduire « la consommation et la production » des carburants fossiles —,mais « d’une manière juste, ordonnée et équitable ».
La définition du « moment » où la planète aura dépassé le seuil du 1,5 degré est suffisamment vague pour qu’il puisse s’écouler jusqu’à 10 ans de plus avant qu’on puisse confirmer qu’on l’aura bel et bien dépassé.
L’influence directe qu’ont ces lobbyistes est presque impossible à mesurer, notent les observateurs. Mais plusieurs ont certainement l’oreille de leurs délégués nationaux.
Les critiques de cette technologie de captage et de séquestration voient dans sa promotion à la COP28 une stratégie de diversion. Cette technologie « est la bouée de sauvetage de l’industrie des carburants fossiles et elle est aussi leur plus récente excuse et stratégie pour retarder » l’action sur le climat, déclare dans le quotidien The Guardian la directrice du programme de « l’économie fossile » au Centre international de droit de l’environnement, Lili Fuhr.
En un sens, une année El Nino pourrait être une forme de test. En induisant des conditions climatiques plus graves, elle permet de se projeter de plusieurs années dans le futur, c’est-à-dire quand les conditions de cette année seront devenues la « nouvelle normale ». Et peut-être d’accélérer les préparatifs pour éviter le pire.
Pour donner un ordre de grandeur : atteindre la carboneutralité en 2050 nécessiterait de couper les émissions de CO2 mondiales du même niveau que ce qu’on avait observé pendant le grand confinement de 2020 — et ce, chaque année.
Certains y ont déjà pensé: dans son dernier rapport, le Groupe d’experts des Nations unies sur le climat (GIEC) écrivait que le seuil serait officiellement dépassé lorsque le réchauffement moyen aurait dépassé 1,5 degré pendant deux décennies (ou dans leur jargon: la température moyenne d’une période de 20 ans par rapport à la moyenne 1850-1900).
Il se trouve des experts qui ont déjà tenté de calculer ce que serait la COP « optimale ». Dans un rapport produit en 2021, on suggérait qu’une COP de 20 000 délégués était déjà trop grosse: la recommandation était de revenir à l’époque des COP de 5000 personnes, qui étaient vouées essentiellement au travail technique de base.
Dans leur recherche, publiée le 27 novembre dans le Journal of Climate, les chercheurs estiment que la fréquence des événements extrêmes a augmenté de 17 % par degré Celsius supplémentaire, alors que le modèle climatique qu’ils ont utilisé comme base de comparaison prévoyait plutôt 11 %.