Le fameux « allô », salutation plus que classique s’il en est une, prend une toute autre dimension lorsque la personne est décédée. Ainsi s’articule Possessions, une pièce de théâtre présentée en formule 5 à 7 au Théâtre de la Licorne. Et si la conversation était possible suite au trépas, quel message voudriez-vous transmettre ou recevoir de l’au-delà?
Le public est ainsi aux premières loges pour assister aux rencontres de planification financière de Marc, interprété par Mathieu Richard. La foule est installée tout autour d’un décor minimaliste, quasi monochrome et assorti à la couleur du tapis de la salle de répétition.
Marc occupe plusieurs petits boulots pour arriver à subvenir aux besoins de sa famille et reçoit un maigre héritage de sa mère, pourtant à l’aise financièrement et généreuse. Très généreuse. Sauf peut-être avec son propre fils, trop occupée qu’elle était à sauver le monde lors de son vivant.
Suite à son décès, elle prend conscience des déboires de sa descendance, et tente désespérément d’entrer en contact avec Marc. Elle finit par trouver un canal de communication en Madame Hénault, la conseillère financière.
Sans artifices ni effets spéciaux, la simplicité nous permet d’apprécier l’impressionnant jeu physique de Marie-Hélène Thibault. Seulement habillée de ses vêtements professionnels, la comédienne jongle admirablement entre le personnage de Madame Hénault et celui d’Hélène, la mère décédée. Sans oublier la lutte des deux femmes pour contrôler le même corps.
À voir pour l’humour, la façon originale d’aborder le sens de la vie et de l’héritage, et le rare plaisir d’être sur scène, tout près des comédiens.
Possessions, de François Archambault, mise en scène de Catherine Vidal
Avec Mathieu Richard et Marie-Hélène Thibault
Jusqu’au 23 mai, au Théâtre de la Licorne