Une nouvelle étude menée par l’Université d’État du Kansas a permis de constater que réintroduire le bison dans la nature, un herbivore qui dominait autrefois les plaines nord-américaines, permet de doubler la diversité des plantes dans ces régions.
Les travaux, publiés dans Proceedings of the National Academy of Science, indiquent également que les plantes étaient par la suite plus résilientes face aux pires sécheresses en 40 ans. Ces gains s’inscrivent aussi dans le contexte de l’un des plus importants gains mondiaux en matière de richesse des espèces, le tout en raison de l’existence de ces herbivores, affirment les chercheurs.
« Les bisons étaient une partie intégrante des plaines nord-américaines avant qu’ils ne soient exterminés sur plus de 99 % de ce territoire », rappelle Zak Ratajczak, professeur adjoint de biologie et principal auteur des travaux. « La disparition du bison s’est produite avant le début de la cueillette de données quantitatives, et donc, les effets de cette quasi extermination sont largement inconnus. »
L’étude s’est déroulée dans l’écorégion appelée Flint Hills, qui est la plus importante zone restante de prairie d’herbes hautes. Les chercheurs ont examiné la composition des communautés de plantes et leur diversité dans le cadre de trois traitements qui étaient conçus pour répliquer divers régimes de gestion : l’absence de grands herbivores, la réintroduction de bisons pouvant paître à l’année longue, et l’introduction de bétail domestique pouvant paître lors de la saison de croissance.
« Nos résultats portent à croire que plusieurs terres herbeuses du centre des Grandes Plaines possédaient une biodiversité bien moindre que ce qui se serait produit avant la quasi extermination des bisons », soutient M. Ratajczak. « Ramener les grands herbivores, ou encore ramener les grands animaux locaux « à l’état sauvage » pourrait aider à restaurer la biodiversité des plaines herbeuses. »
Les travaux de recherche ont aussi permis d’établir que le bétail avait eu un impact positif sur la diversité des plantes, comparativement à l’absence de grands herbivores, bien que l’augmentation de la richesse des espèces de plantes était largement moindre qu’avec des bisons.
« Je crois que cette étude démontre également que le bétail peut avoir un impact largement positif sur la préservation de la biodiversité dans notre région, particulièrement lorsque l’on considère le fait que bien des joueurs de l’industrie bovine ont maintenu les feux prescrits pour éviter que ces prairies ne deviennent des forêts », a encore indiqué M. Ratajczak.
« Ce que suggère réellement cette étude, c’est que lorsque cela est faisable, sur les plans économique et environnemental, ramener le bison pourrait avoir un effet positif encore plus marqué sur la préservation de la biodiversité. »
En plus de se pencher sur la question de l’utilisation des terres, les chercheurs ont aussi voulu savoir quel impact avaient les bisons sur la résilience des plantes face aux extrêmes climatiques. En raison de la durée de l’étude, les scientifiques ont pu mesurer l’impact de l’une des plus longues sécheresses survenues dans la région depuis les années 1930.
Ils ont ainsi constaté qu’après les conditions extrêmes, les plantes locales se trouvant dans les zones où paissaient les bisons résistaient à la sécheresse.