À bord d’un luxueux yacht emportant de riches personnalités, une journaliste primée semble être confrontée à un bien étrange phénomène: elle jure avoir vu une femme tomber à l’eau, mais personne ne manque à l’appel. Bienvenue dans The Woman in Cabin 10, un long-métrage qui nous donne malheureusement envie de se lancer à la mer, nous aussi.
Après la mort de l’une de ses sources, la journaliste Laura Blacklock est incitée par ses patrons à prendre des vacances bien méritées; cela tombe bien, une riche philanthrope, dont les jours sont comptés, l’invite à bord de son navire, en route vers un gala où elle dévoilera ses dernières volontés, avant de passer l’arme à gauche.
Le hic, tel que mentionné précédemment, c’est toute cette histoire de jeune femme qui aurait disparu presque sans laisser de traces. Sûre de ce qu’elle a vu, notre journaliste va peu à peu avoir l’impression de perdre la raison, ou d’être au coeur d’une conspiration, alors que tous les autres voyageurs, ainsi que les membres d’équipage, lui répètent qu’elle imagine des choses.
Mais ces dénégations sont-elles aussi innocentes qu’on pourrait le croire? Après tout, Laura Blacklock est tout sauf un membre de l’élite financière. La fait-on marcher? Lui cache-t-on quelque chose? Le côté ultramoderne du navire, avec un intérieur magnifique, mais terriblement froid et sans âme, vient renforcer cette idée d’étrangeté, ce sentiment d’aliénation.
Tout cela aurait pu nous donner un excellent huis clos, un film oppressant où une déclaration veut dire son contraire, un regard en cache un autre. Cela aurait pu être un film où la personnalité de chacun de ces riches plaisanciers se dévoile peu à peu, alors que l’on découvre des côtés sombres, des secrets…
Malheureusement, le scénario de Joe Shrapnel, Anna Waterhouse et Simon Stone tombe complètement à l’eau; ce journaliste n’a pas lu le roman du même nom qui a servi d’inspiration à ce film lancé sur Netflix, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le potentiel gaspillé est gigantesque.
De fait, la grande révélation tombe rapidement à plat, toute la tension et le suspense disparaissant quasi immédiatement. Quant à la fin, elle est particulièrement invraisemblable, en plus d’être spectaculairement cliché.
Rien de tout cela n’est vraiment la faute de Keira Knightley, qui tient ici le rôle principal, mais force est d’admettre que The Woman in Cabin 10 aurait pu être franchement meilleur. C’est bien dommage!