Pour quiconque s’intéresse un peu aux émissions britanniques mêlant humour et réflexion, impossible de ne pas avoir entendu parler de David Mitchell. Et donc, lorsque la BBC a annoncé la première saison de Ludwig, où le sympathique intello aux allures de professeur un peu bourru interprète à la fois un détective et son jumeau créateur de casse-têtes, difficile de passer outre.
Mitchell, donc, joue John Taylor, un créateur de puzzles vivant en reclus dans sa maison. Voilà pourtant que sa belle-soeur lui annonce, en direct de l’autre côté du Royaume-Uni, que son conjoint (et frère jumeau de John), James, est porté disparu après avoir mené une bien étrange enquête portant sur ses collègues de la police.
John, maladroit et socialement inapte, devait simplement aller fouiller dans le bureau de son détective de frère, histoire d’y trouver des indices pour résoudre le mystère d’un code secret complexe laissé à la maison. Il se retrouvera plutôt forcé de résoudre des meurtres survenus un peu partout dans Cambridge, tout en cherchant à échapper aux mystérieux membres de cette conspiration ayant poussé son frère (et son partenaire) à disparaître.
On pourrait penser, au premier abord, que nous avons droit à une version un peu plus drôle de Sherlock. Et nous n’aurions pas complètement tort: encore une fois, le personnage central est particulièrement brillant, capable de raisonner et d’utiliser ses capacités de déduction de façon surprenante afin de faire la lumière dans les différentes affaires. Ici, toutefois, on joue aussi beaucoup sur le côté gêné du personnage de Mitchell.
Fort heureusement, deux caractéristiques permettent d’éviter que Ludwig ne soit aussi indigeste que Sherlock; tout d’abord, le personnage principal est tout sauf un génie imbu de lui-même qui est excessivement bête avec tous ceux et celles qui l’entourent. Oui, nous avons parfois un James Taylor qui s’énerve contre des gens particulièrement obtus, mais autrement, il démontre à la fois une maladresse qui fait sourire et une empathie marquée pour son prochain.
Ensuite, même si le raisonnement de Ludwig est généralement particulièrement rapide, comparativement au spectateur moyen, les explications fournies à chaque épisode, au moment de désigner le coupable, sont claires et logiques. Personne ne prend les téléspectateurs pour des idiots, pas plus qu’on ne nous cache des informations essentielles.
Bien sûr, on comprend rapidement la formule: un épisode est composé du « meurtre de la semaine », que Ludwig devra résoudre, mais aussi d’une avancée plus ou moins marquée dans la grande enquête pour découvrir ce qui est arrivé à James Taylor.
Nous avons donc droit à six heures d’un divertissement tout à fait agréable, mettant en vedette un acteur et comédien qui tient davantage du voisin sympathique, ou de l’oncle bollé et rigolo, que du bellâtre inaccessible, en plus de se faire raconter une histoire de guerre de pouvoir et d’influence bien ficelée. Vivement la deuxième saison!