Le Québec semble se vider de sa force de travail: selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le bassin de travailleurs potentiels a perdu plus d’un quart de million de personnes. La preuve, dit-on, que les besoins d’emploi seraient mieux satisfaits, mais aussi un possible feu rouge pour les employeurs.
Les données en question, publiées dans le document prosaïquement intitulé Évolution du bassin de personnes disponibles pour travailler au Québec entre 2014 et 2024, font ainsi état d’un recul d’environ 234 000 Québécois, âgés de 15 à 64 ans, qui seraient aptes à occuper un emploi.
Comparativement à 2014, on comptait donc, en 2024, par exemple, « 90 000 personnes en moins en recherche active d’un emploi », ou encore « 35 000 personnes en moins qui désirent travailleur, mais qui ne sont pas en recherche active d’un emploi », écrit l’ISQ.
Ainsi, toujours selon l’Institut, en 2014, ce sont 12% des 15 à 64 ans qui étaient disponibles pour travailler, contre seulement 7%, une décennie plus tard.
Cela ne veut toutefois pas dire que tous ces gens ont cessé de chercher du travail, et ont donc carrément quitté le marché de l’emploi. Cela peut aussi dire qu’ils ont, en fait, trouvé un poste à temps plein.
Pour les entreprises qui chercheraient à embaucher, cependant, ce rétrécissement du bassin de main-d’oeuvre peut devenir problématique. Ainsi, il y avait plus de 600 000 Québécois sur le marché du travail, en 2014. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’environ 387 000 à pouvoir combler des postes vacants.
Le Québec compte d’ailleurs, toutes proportions gardées, moins d’employés potentiels que les autres provinces canadiennes les plus importantes, comme l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ajoute encore l’ISQ.