Une tentative de colonisation menée par un ex-politicien qui se prend pour le messie. Un membre de l’équipage lancé à l’autre bout de la galaxie dont la survie n’est pas essentielle, mais est plutôt assurée par l’équivalent d’une photocopieuse géante. Bienvenue dans Mickey 17.
Six ans après Parasite, qui lui avait valu l’Oscar du meilleur film, et 12 ans après le fantastique Snowpiercer, voilà que le réalisateur et scénariste Bong Joon Ho revient à la science-fiction, en adaptant le roman du même nom d’Edward Ashton, publié en 2022.
Comme son nom peut sembler l’indiquer, Mickey 17 est la 17e « version » de Mickey, un jeune homme sans le sou qui a fuit un dangereux chef mafieux, sur Terre, en s’embarquant à bord d’une expédition visant à aller coloniser la planète Niflheim, couverte de glace.
Sans véritables qualifications, le voilà qui s’enrôle comme « sacrifiable », c’est-à-dire une personne dont le code génétique et les souvenirs seront sauvegardés, mais dont l’enveloppe charnelle pourra être sacrifiée. Notre personnage principal, lui, sera ressuscité grâce à une machine capable de lui « imprimer » un nouveau corps dans lequel ses souvenirs seront téléversés.
L’idée est intéressante, surtout si l’on y injecte l’humour noir dont le réalisateur a l’habitude. Dans le rôle de Mickey, Robert Pattinson semble par ailleurs suffisamment à l’aise pour que ses différentes versions soient légèrement différentes les unes des autres.
Sauf que… sauf que, eh bien, le concept de l’ouvrier littéralement jetable ne date pas d’hier. On n’a qu’à penser à Moloch, qui dévore les travailleurs, dans Metropolis. Ou, plus près de nous, au fantastique Moon, de Duncan Jones, avec l’excellent Sam Rockwell, qui donnait davantage dans la subtilité. Ici, on sait que Mickey est sacrifiable. C’est dans le titre, pardi!
Idem pour l’antagoniste du film, cet espèce de politicien raté reconverti en quelque chose qui ressemble à un chef de culte religieux, le tout joué par un Mark Ruffalo qui semble bien s’amuser, mais dont l’interprétation est tout ce qu’il y a de plus directe, sans aucune profondeur.
C’est la même chose pour l’espère extraterrestre, enfin, autochtone, qui se trouve sur cette fameuse planète des glaces: ironiquement, c’est là aussi du réchauffé.
Il n’y a rien de franchement mauvais, dans ce Mickey 17. Mais il n’y a rien de vraiment original, non plus. Rien de transcendant, certainement. Et de la part de celui qui nous a offert Snowpiercer et Parasite, c’est franchement dommage.