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L’impact des initiatives de vérification des faits commence à se préciser. Plutôt que de mesurer cet impact par l’équation irréaliste « ces individus croyaient à cette fausseté et ils n’y croient plus », le changement qu’apporte un texte ou une vidéo de vérification peut se situer sur deux axes: l’audience rejointe et les individus ou les institutions qui doivent se justifier d’avoir diffusé une fausseté.

Pour la minorité de journalistes qui sont impliqués à temps plein dans la lutte aux fausses nouvelles — comme la rubrique du Détecteur de rumeurs — il y en a une majorité pour qui cet univers reste obscur: seulement 15% estiment être adéquatement préparés à en parler, et plus de la moitié considère même que la façon de couvrir la désinformation pourrait être « nuisible » — du moins, la façon dont elle est couverte dans leur média.

En 2019, le « fact-checking », jadis réservé à une poignée de journalistes passionnés, va continuer de gagner de l’importance dans l’espace public, alors que de nombreux gouvernements parlent de réglementer la désinformation, et que les Facebook et Twitter de ce monde craignent comme la peste d’être réglementés.

Le mouvement de vérification des faits, ou fact-checking, pourrait-il être l’avenir du journalisme scientifique? C’est le thème que l’Agence Science-Presse a choisi pour le panel qu’elle présente samedi à San Francisco, au congrès de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques.

En un an, le mouvement journalistique de vérification des faits, dans lequel s’inscrit le Détecteur de rumeurs, a progressé sur tous les plans, suscitant l’envie des journalistes eux-mêmes, mais aussi de chercheurs qui tentent de mieux comprendre la façon dont se propagent les fausses informations. Ainsi que des développeurs, qui rêvent de technologies capables de corriger la déclaration d’un politicien en temps réel — ou presque.