Browsing: vérification des faits

Confronté à un réseau social qui a finalement – et très timidement – réagi au torrent de mensonges, de demi-vérités et de messages manipulateurs qu’il y déverse tous les jours, le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret visant à retirer à Twitter, mais aussi aux autres réseaux sociaux, certaines protections juridiques les empêchant d’être poursuivis pour le contenu qui est publié sur leurs plateformes.

Twitter préparerait une nouvelle politique en vue des élections américaines de novembre, pour ajouter des étiquettes de couleur sous des messages affichant des informations mensongères ou de la désinformation, selon des reportages qui ont circulé vendredi. 

La semaine dernière, on pouvait trouver, grâce à Google, quelque 200 textes de vérification des faits sur le coronavirus, publiés en 15 langues par divers médias à travers le monde. Mais Google n’arrivait pas à faire ressortir ces vérifications très haut dans les résultats de recherches. 

Les textes de vérification des faits ont-ils un impact? Bien qu’on ait de plus en plus de données pour répondre « oui », une inconnue demeure: « auprès de qui » ont-ils un impact? Une recherche américaine suggère que l’impact penche plus à gauche qu’à droite.

Les amateurs de « faits alternatifs » et de « post-vérité » seront déçus: il semblerait que le travail des vérificateurs de faits ait bel et bien un impact, non pas pour changer radicalement l’opinion d’une personne mais pour l’amener à ajuster ses croyances afin qu’elles deviennent un peu plus « factuellement cohérentes ».

Documenter l’impact qu’a la désinformation sur une société plus divisée que jamais et mieux comprendre l’impact des efforts menés pour rejoindre les groupes enfermés dans leurs bulles idéologiques, devraient être deux des priorités de la recherche.

Un sondage sur la perte de confiance des Canadiens envers la science a surpris et déçu un grand nombre de scientifiques et d’amateurs de science  la semaine dernière. Mais deux données sont venues rappeler que les signaux d’alarme sont en lente progression depuis des décennies, et qu’il ne s’agit pas d’un problème que les amateurs de science pourront combattre seuls.

L’impact des initiatives de vérification des faits commence à se préciser. Plutôt que de mesurer cet impact par l’équation irréaliste « ces individus croyaient à cette fausseté et ils n’y croient plus », le changement qu’apporte un texte ou une vidéo de vérification peut se situer sur deux axes: l’audience rejointe et les individus ou les institutions qui doivent se justifier d’avoir diffusé une fausseté.

Pour la minorité de journalistes qui sont impliqués à temps plein dans la lutte aux fausses nouvelles — comme la rubrique du Détecteur de rumeurs — il y en a une majorité pour qui cet univers reste obscur: seulement 15% estiment être adéquatement préparés à en parler, et plus de la moitié considère même que la façon de couvrir la désinformation pourrait être « nuisible » — du moins, la façon dont elle est couverte dans leur média.

Quel est l’impact des vérificateurs de faits qui travaillent en partenariat avec Facebook depuis 2016, si on le compare avec l’impact des fausses nouvelles? Une analyse des cinq vérifications les plus populaires de la semaine, révèle un impact qui, dans certains cas, est étonnamment plus fort que ce qu’on imagine généralement… mais qu’il y a encore du chemin à faire.