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C’est vers la cinquième heure, lorsque les dragons firent leur apparition et que les pingouins mirent la main sur des armes laser, qu’Inside prit une tournure franchement déjantée. Blague à part, l’oeuvre fleuve de Dimitris Papaioannou, présentée à l’Usine C, intrigue autant qu’elle ennuie.

Des gens se tenant sur une scène, où l'on trouve un fauteuil et une commode. FTA

Entre tragédie et comédie, la condition humaine se réduit à quasi niente, rien ou presque. Devant le mutisme du monde et le non-sens de la vie, l’angoisse est souvent au rendez-vous. Avec Quasi Niente, présenté au Festival Transamériques, les deux artistes italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini présentent une œuvre théâtrale inspirée, dédiée ou tout du moins qui se réfère au film d’Antonioni, Le désert rouge, dans lequel une femme manifeste son désarroi face à l’insurmontable difficulté de vivre et de se lier aux autres.

Ils se promènent depuis plus de sept ans déjà sur les planches des théâtres pour donner le signal, ces cinq garçons en parka. Né de travaux exploratoires pendant les cours au Conservatoire de Liège en Belgique, le spectacle Le signal du promeneur, une cacophonie joyeuse du Raoul collectif présentée à l’Usine C, est un acte politique, presque utopique, une invitation à la résistance. Une sorte de cri de détresse pour un réveil poétique des consciences.

Entre danse et performance, c’est avec le corps que s’exprime Jan Martens, le sien ou celui d’autres artistes pour lesquels il conçoit ses spectacles. Pour trois soirs seulement, l’Usine C présente un double programme: BIS, un solo ou presque, conçu pour la danseuse Truus Bronkhorst, et Ode to the Attempt où le chorégraphe se met en scène lui-même.

La dernière création de Dimitris Papaioannou est à l’Usine C pour quelques jours à peine. Le créateur a d’abord été reconnu comme peintre et bédéiste, mais ce sont ses mises en scènes de performances vivantes qui ont fait voyager son nom aux quatre coins du globe. Si on ne peut généralement pas nier les origines en art visuel de Papaioannou dans les choix scénique qu’il propose, The Great Tamer est parsemé de références créatives; une véritable visite au musée.

La dernière création de la compagnie ISOCHRONE se joue en ce moment, au Théâtre La Chapelle. La turbulente déroute de la mémoire qu’illustre Temps Universel +1 met en scène une interprète seule… Seule avec ses doubles et ses échos, en rencontre constante avec l’éclat des souvenirs qu’elle reconstruit devant nous.

Lamelles, une oeuvre présentée à l’Usine C, est sensible, sensuelle, beaucoup plus que ce que la réflexion du metteur en scène sur sa création ne pourrait d’abord le laisser croire. Car, si ce sont des écrits théoriques et le désir de confronter le corps des performeurs à un dispositif potentiellement restreignant qui forment la genèse du projet, le résultat est tel qu’on est entièrement et physiquement absorbés par le mince espace de vie dont les possibles se déploient sous nos yeux.