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Sur la scène entièrement nue du Théâtre Prospero, c’est la catastrophe. Mais une catastrophe amortie, amoindrie, distillée au compte-gouttes, vécue comme un déchirement intérieur par les personnages, certes, mais comme une nuisance à laquelle on pense à peine par le reste de la population.

Dans un monde perpétuellement plongé en guerre, où la liberté de pensée s’est peu à peu effacée face à la résignation et à l’acception de l’institutionnalisation de la violence par les autorités, une jeune femme tente de faire la différence. Ou, du moins, de surnager assez longtemps pour reprendre son souffle.

Odon Von Horvath n’est pas un auteur très monté au Québec. Cet auteur allemand d’après-guerre que l’on pourrait comparer à Büchner, Muller ou Brecht, ne semble pas trouver résonnance en Amérique. Pourtant, dans la salle du Théâtre Prospéro ce soir-là, tout le monde est à l’écoute.

Une vingtaine de personnes entassées dans la salle intime du Théâtre Prospero. Deux humains tout ce qu’il y a de plus (a)normal racontent leur rencontre et l’évolution de leur relation. Bienvenue dans l’univers réaliste de Blink.

Il fait nuit, les enfants dorment, Corinne attend Richard, son mari. Il est médecin de campagne, il revient tard. Sauf que ce soir il ne revient pas seul, il porte dans ses bras une jeune fille inconsciente. La discussion rituelle du soir se teinte alors des questions de Corinne: qui est cette femme? Pourquoi Richard l’a-t-il ramenée chez eux?

Presque exactement 135 ans après sa mort, l’œuvre de Dostoïevski continue de fasciner génération après génération, et d’être interprétée et réinterprétée sur les planches comme au cinéma. Le Prospero, pour célébrer le 40e anniversaire du Groupe de la Veillée, renoue avec le dramaturge russe en ouvrant l’année 2016 avec deux pièces du célèbre auteur de Crime et châtiment: Le Joueur, dans la salle principale, et L’homme du sous-sol, dans la salle intime. Cette dernière pièce, inspirée des Carnets du sous-sol, est l’œuvre d’une jeune compagnie française, le théâtre Liria. À défaut d’être parfaitement limpide, la création basée sur l’œuvre de Dostoïevski marque par son intelligence, sa créativité et son originalité.

Le jeu comme un monstre. Un abîme sans fond où il fait pourtant bon s’engouffrer. Une pénétration exquise à l’intérieur du sexe d’une succube sans nom. Sur les planches du Théâtre Prospero, Le Joueur offre un plongeon dans l’horreur.