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En 2016, une étude de l’Université Stanford, en Californie, concluait que la majorité des enfants américains d’âge scolaire étaient incapables de distinguer le fait de la fiction sur Internet et tout autant incapables de faire la différence entre une publicité et un reportage. En partie en réaction à cette étude, le gouvernement de Californie vient tout juste de voter une loi sur « l’éducation aux médias » à l’école: son but est de promouvoir une « culture médiatique » dans les écoles publiques — qu’est-ce qu’une source crédible, comment distinguer le vrai du faux, comment élever son esprit critique face à l’information, etc.

Le mouvement international des médias vérificateurs de faits, dans lequel s’inscrit le Détecteur de rumeurs, n’est pas la seule chose qui, dans le contexte de la crise des fausses nouvelles, a continué de grossir depuis l’an dernier. « Ces jours-ci, on a l’impression que tout le monde veut organiser son congrès » sur la désinformation, ironisait Alexios Mantzarlis mercredi dernier, en ouvrant le cinquième congrès mondial Global Fact.

En un an, le mouvement journalistique de vérification des faits, dans lequel s’inscrit le Détecteur de rumeurs, a progressé sur tous les plans, suscitant l’envie des journalistes eux-mêmes, mais aussi de chercheurs qui tentent de mieux comprendre la façon dont se propagent les fausses informations. Ainsi que des développeurs, qui rêvent de technologies capables de corriger la déclaration d’un politicien en temps réel — ou presque.

En peu de temps, Craig Silverman s’est imposé dans le milieu journalistique comme « l’expert des fausses nouvelles ». Et c’est sans enthousiasme qu’il observe l’alliance entre Facebook et quelques médias, annoncée en décembre (et en février en France) pour combattre ce fléau: « il n’y a aucune chance que ça atteigne l’échelle à laquelle se répandent les fausses nouvelles. »

Des auteurs qui observaient les manoeuvres de marketing anti-science des compagnies de tabac, puis des pétrolières avaient tiré la sonnette d’alarme il y a longtemps. Plus récemment, d’autres avaient documenté la montée de courants anti-establishment qui réduisaient « la science » au rang d’une opinion parmi d’autres. En 2016, Facebook a confirmé que les craintes de ces auteurs étaient en dessous de la réalité.