« Les gens disent « pas moi! », mais il appert qu’à l’instar de plusieurs autres travaux de recherche en psychologie, il s’agit en fait d’un problème largement répandu à travers l’ensemble des partis politiques, ainsi qu’à travers une bonne partie du spectre en matière d’éducation. Le problème, ce n’est pas seulement la désinformation, mais les filtres de notre propre esprit. En fait, l’enjeu est peut-être même surtout de ce côté. »
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Le Règlement sur les services numériques (Digital Services Act), entré en vigueur en novembre 2022, oblige les plateformes à fournir un accès aux chercheurs pour certains projets. L’impact que cela aura est observé attentivement par des chercheurs des autres régions du monde, qui ne manquent pas d’idées pour tenter de mesurer les impacts de la désinformation et les retombées des pistes des solution esquissées ici et là.
« Aujourd’hui, le risque le plus important est l’élément humain – la désinformation, la propagande, la manipulation via les médias, les efforts ciblés pour faire en sorte que des populations précises votent ou ne votent pas, ainsi que les tentatives d’autres pays pour provoquer le chaos ou interférer dans nos élections. »
Même des plateformes créées spécifiquement dans le but de les « protéger », comme YouTube Kids, ont été envahies depuis des années par des contenus « toxiques » et de la désinformation.
« La situation illustre une tendance plus large: de plus en plus, une large coalition de groupes conspirationnistes, de mouvements extrémistes, de groupes d’intérêt politiques et commerciaux, et parfois de pays étrangers hostiles, se rassemblent autour de crises pour faire avancer leur ordre du jour à travers des faussetés en ligne, de la division et de la haine. »
Les réformes démocratiques n’ont pas seulement besoin de l’appui des gouvernements, elles ont aussi besoin de celui du public. Même la meilleure « technologie délibérative » n’ira pas loin si les gens sont « résistants aux nouvelles idées et perspectives », souligne le professeur d’informatique Simon Buckingham Shum, de l’Université de technologie de Sydney, en Australie.
Ce n’est évidemment pas la seule étude qui, ces dernières années, a montré que la plupart des gens ont souvent du mal à distinguer le fait de l’opinion. Mais elle rappelle que souvent, le fond du problème n’est pas seulement que les gens sont en désaccord sur des faits, mais qu’ils sont même en désaccord sur ce qui constitue un fait.
Le travail dans l’ombre de ces désinformateurs ne réside pas seulement dans l’envoi de courriels multiples: les photos de graffitis qu’ils demandent de vérifier, les captures d’écran qui comportent souvent un logo d’un grand média ou les vidéos, sont presque toujours des fabrications.
Parmi les 2000 vidéos produites depuis près d’un an: plusieurs qui adoptent le point de vue russe dans la guerre en Ukraine, plusieurs favorables à Donald Trump. Et des thèmes récurrents: le racisme envers les Blancs, l’immigration illégale aux États-Unis.
« Quatre enfants sur 10 n’ont pas internet haute vitesse à la maison, ou ne possèdent pas d’ordinateur portatif ou de bureau. Ce n’est pas seulement un problème qui est survenu pendant la pandémie. Ce fossé numérique affecte encore des millions d’enfants, ce qui peut avoir des impacts marquant sur leur éducation et sur leurs futures perspectives d’emploi. »