Dans une petite ville de France, un couple dans la force de l’âge visite une maison en apparence tout à fait ordinaire. À leur grande surprise, toutefois, l’aspect le plus intéressant de cette demeure n’est pas la chambre principale, ou encore la cour, mais plutôt un étrange conduit qui, lorsqu’on le franchit, permet de « gagner » 12 heures… tout en rajeunissant de trois jours. Bienvenue dans Incroyable mais vrai.
Réalisé et scénarisé par Quentin Dupieux, et mettant notamment en vedette Alain Chabat, ce long-métrage, présenté ici dans le cadre du festival Fantasia, le film adopte une prémisse complexe – le voyage temporel –, mais vient la transposer dans le contexte d’une comédie française typique, où deux couples d’amis, généralement voisins, vivront ensemble différentes péripéties.
Il faut avouer, d’ailleurs, que cette idée de voyage temporel « léger » est intrigante. Il n’est pas question de « gagner » ou « perdre » des jours, voire des mois ou des années, mais seulement quelques heures. Ou est-ce un « gain » de quelques jours? Le phénomène n’est jamais vraiment expliqué, et est plutôt présenté comme un aspect « normal », en quelque sorte, de la vie dans ce pavillon de banlieue.
Parallèlement à cela, il y a l’histoire du couple de voisins, justement. Une histoire parsemée d’adultère, de sexe pur et dur et… de pénis électroniques?
Voilà peut-être où le film achoppe : plutôt que d’exploiter pleinement le thème de la science-fiction, surtout avec un sujet aussi intéressant que le voyage dans le temps, on nous sert plutôt un entre deux, avec beaucoup trop de temps consacré à ce voisin dont le sexe peut être contrôlé par une application mobile. Encore une fois, on aurait pu avoir un film tournant autour de ce deuxième aspect, bien que si cela avait été le cas, sa présence à Fantasia aurait suscité des questions.
Pire encore, on dirait que M. Dupieux a manqué de jus, en quelque sorte, pour terminer son film : même si celui-ci ne dure qu’un peu plus d’une heure, les 15 dernières minutes se déroulent sans dialogue, avec une musique d’ambiance, pendant que le scénario se déroule à l’écran. Pourtant, il y avait tant de choses à explorer, encore… Notamment la question de savoir si, en empruntant le fameux conduit temporel à l’envers, il était possible de reculer de 12 heures dans le temps, plutôt que d’avancer.
Ultimement, Incroyable mais vrai manque de souffle en fin de partie. Les amateurs de voyages temporels devront plutôt se rabattre sur d’autres oeuvres, comme Timecrimes, dont la qualité demeure intacte.