Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mardi que les informations fournies par Israël sur l’ancien programme d’armement nucléaire de l’Iran pourraient servir de base pour un suivi à long terme des activités nucléaires de Téhéran.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyaou a dévoilé lundi ce qu’il a qualifié de preuves d’un programme secret d’armes nucléaires mené par l’Iran, et qui pourrait être une motivation supplémentaire pour l’administration Trump de sortir d’un accord nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran.
« Ces informations devront être étudiées et évaluées en détail”, estime la porte-parole du ministère, Agnès von der Muhll, dans un communiqué.
« Les nouvelles informations présentées par Israël pourraient également confirmer la nécessité d’assurances de plus long terme sur le programme iranien, comme le Président de la République l’a proposé », ajoute-t-elle.
L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ou plan d’action conjoint (JCPOA), signé le 14 juillet 2015 à Vienne par les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, et l’Allemagne, encadre le programme nucléaire iranien en échange de la levée des certaines sanctions qui touchaient le pays.
Le président américain Donald Trump, qui est très opposé à cet accord conclu par son prédécesseur Barack Obama, a donné aux signataires européens jusqu’au 12 mai pour “réparer les affreuses erreurs” de l’accord de Vienne, faute de quoi il refusera de prolonger l’assouplissement des sanctions américaines contre l’Iran.
Pour surmonter l’opposition de Donald Trump, le président français Emmanuel Macron a proposé, lors de sa visite la semaine dernière à Washington, qu’un accord large pour l’avenir de l’Iran soit trouvé.
Lors d’entretiens téléphoniques, Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et la première ministre britannique Theresa May ont été d’accord pour dire que le texte pourrait être amendé et élargi pour que la question des missiles balistiques de Téhéran soit par exemple abordée.
Emmanuel Macron a dit lundi à Vladimir Poutine sa volonté que des discussions s’ouvrent sur le contrôle de l’activité nucléaire iranienne après 2025, date de fin de l’accord.
Le Quai d’Orsay indique dans son communiqué que les renseignements israéliens présentés lundi confirment en partie le caractère non civil du programme révélé par les puissances européennes en 2002, mais qu’ils ne font de ce fait que prouver la nécessité de l’accord de 2015 et les inspections de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).
« La pertinence de cet accord est renforcée par les éléments présentés par Israël », lit-on dans le communiqué du Quai d’Orsay qui dit « prendre note » des informations présentées Israël sur les « activités passées de l’Iran dans le domaine nucléaire ».
La porte-parole estime que « l’AIEA doit maintenant avoir un plein accès aux informations présentées par Israël et décider de la suite à donner avec l’Iran ».
« Il est essentiel que l’AIEA puisse continuer à vérifier le respect du JCPOA par l’Iran et le caractère pacifique du programme nucléaire de ce pays », ajoute la porte-parole.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/04/30/paris-et-teheran-daccord-pour-preserver-laccord-sur-le-nucleaire-de-2015/