Les démocrates du Sénat américain ont exprimé leur colère, mardi, après la diffusion d’informations selon lesquelles le chef du renseignement extérieur russe a récemment visité Washington, et ce malgré que l’homme en question se trouve sur une liste noire du gouvernement interdisant plusieurs interactions avec lui.
L’ambassade russe à Washington a fait savoir par Twitter que Sergeï Narichkine, qui supervise l’agence de renseignement connue sous le nom de SVR, se trouvait à Washington la semaine dernière pour des « consultations » avec ses homologues américains « sur la lutte contre le terrorisme ». L’ambassade a cité des informations diffusées par l’agence de presse officielle russe, Tass.
« C’est une grave question de sécurité nationale », a déclaré le leader de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. « La Russie a piraté nos élections. Nous avons sanctionné le chef de leurs renseignements extérieurs. Puis l’administration Trump l’invite à entrer par la grande porte. »
M. Schumer et d’autres démocrates ont suggéré que la visite de M. Narichkine pourrait avoir joué sur la décision du président Donald Trump de ne pas imposer de nouvelles sanctions à la Russie avant une date limite échue lundi. L’administration a plutôt publié une liste de plus de 200 responsables, politiciens et oligarques russes, définis comme des gens ayant des actifs de plus d’un milliard, qui pourraient être pénalisés.
Selon M. Schumer, l’administration devrait dévoiler le nom des gens rencontrés par le maître-espion russe, qui l’a accompagné, et ce qui a été discuté.
« Quels autres responsables des renseignements russes ont-ils pu entrer chez nous grâce à l’administration Trump? Et, de façon encore plus importante, est-ce que la visite du maître-espion explique pourquoi le président n’a pas imposé de sanctions? », s’est interrogé le démocrate.
M. Narichkine, un proche allié du président russe Vladimir Poutine, est l’un des nombreux responsables militaires et du renseignement, en plus de gens d’affaires, qui ont été sanctionnés par le département américain du Trésor en lien avec les actions de la Russie en Ukraine, pour des cyberattaques, et pour s’être invitée dans la présidentielle américaine de 2016.
Les sanctions signifient que tout bien que pourrait posséder le maître-espion aux États-Unis serait saisi, et que les personnes et entreprises américaines n’ont pas le droit d’entretenir des relations d’affaires avec lui.
Un haut responsable du département d’État, s’adressant à la presse sous le couvert de l’anonymat, a affirmé qu’en contactant d’autres pays, l’administration américaine avait fait échoué des accords valant « plusieurs milliards de dollars ».
Ce responsable a soutenu que cela représentait une « véritable perte d’argent », et que les sanctions ou la menace de sanctions pouvaient nuire à la Russie. Ledit responsable n’a pas spécifié les détails des accords qui étaient suspendus, les pays ou les entreprises impliqués, ou encore les sommes concernées.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2017/11/08/apres-un-an-au-pouvoir-donald-trump-a-la-cote-chez-sa-base/