Le président français Emmanuel Macron affirme que la planète est en voie de « perdre la bataille » contre les changements climatiques et lance aux dirigeants des pays riches: « Nous n’agissons pas suffisamment rapidement. Nous devons tous faire notre part. »
M. Macron s’exprimait dans le cadre du sommet One Planet à Paris, une rencontre de 50 pays où le président américain n’était pas invité, rapporte The Independent.
Mais dans une référence humoristique au locataire de la Maison-Blanche, qui a parlé du réchauffement climatique comme d’une « conspiration », le slogan du sommet était « Make Our Planet Great Again ».
Selon M. Macron, les États-Unis n’étaient pas disposés à « joindre le club » de lutte aux changements climatiques. Dans le cadre du sommet, 18 scientifiques majoritairement originaires des États-Unis se verront offrir des opportunités de vivre et de mener leurs recherches sur le climat en Europe, loin du climatoscepticisme de Trump.
Parmi les autres participants du sommet, on compte le président mexicain Enrique Pena Nieto, la première ministre britannique Theresa May et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
Des promesses, mais quels résultats?
La France a annoncé une série de 12 engagements non contraignants, d’une promesse de financement de 300 millions $ US pour contrer la désertification à l’accélération de la transition vers une économie décarbonisée. Mais on ne compte aucune promesse qui fera les grands titres, et qui devrait rassurer les pays pauvres qui encaisseront les pires impacts des changements climatiques.
Les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards par année aux pays pauvres, pour chaque année aprèes 2020 – lorsque l’accord de Paris, une entente mondiale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius, entrera en vigueur.
Les fonds sont supposément destinés à permettre aux pays pauvres d’adapter leurs infrastructures et leurs économies pour mieux résister au climat, particulièrement dans le cas d’une catastrophe naturelle. Mais les détails des engagements financiers n’ont pas été inscrits dans le texte de l’accord de Paris, en 2015, les gouvernements réclamant de la flexibilité.
Maintenant, on craint que les pays versent une somme très éloignée de cet objectif, la première année. L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) estime que seuls 68 milliards ont été récoltés.
On s’interroge également à savoir comment les institutions financières publiques et privées peuvent amasser plus d’argent et comment les investisseurs peuvent faire pression sur les géants corporatifs pour entamer la transition vers des stratégies plus vertes.
Plus de 200 investisseurs institutionnels gérant des biens de 26 000 milliards ont affirmé qu’il augmenteraient la pression sur les plus grands pollueurs corporatifs.
L’une des raisons nécessitant que la pression soit maintenue dans la lutte aux changements climatiques est le vide financier et politique laissé par le gouvernement américain sous Donald Trump.
Les États-Unis ont retiré leur promesse de financement de 2 milliards au Fonds vert, l’un des moyens visant à aider les pays en développement.
En juin, Trump a aussi ordonné le début du retrait des États-Unis de l’accord de Paris, après que le président Barack Obama eut été forcé d’utiliser un décret présidentiel pour rejoindre la lutte contre les GES en 2016, histoire de couper l’herbe sous le pied des climatosceptiques du Congrès.
Les États-Unis demeurent le seul pays au monde à ne pas faire partie de l’accord de Paris.
Toutefois, le secteur privé américain et des gouvernements d’États, comme le gouverneur de la Californie Jerry Brown, n’ont pas été laissés de côté par le sommet One Planet.
Plus d’un millier de gouverneurs, maires et présidents d’entreprises des États-Unis ont promis de respecter les exigences de l’accord de Paris, malgré l’inaction à l’échelle fédérale.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2017/12/11/rechauffement-les-modeles-les-plus-pessimistes-seraient-les-meilleurs/
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