Les forces irakiennes ont pris le contrôle de « vastes zones » de la région pétrolière de Kirkouk, a annoncé lundi la télévision publique irakienne, des avancées formellement démenties par le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK).
Des troupes irakiennes ont commencé, dimanche à minuit, à avancer vers des exploitations pétrolières et une base aérienne tenues par des combattants kurdes près de Kirkouk, ont annoncé des responsables du gouvernement de Bagdad et du Kurdistan irakien.
Le premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a donné l’ordre aux forces de sécurité d' »imposer la sécurité à Kirkouk en coopération avec la population et les peshmergas », a déclaré la télévision irakienne.
Selon la même source, « les services antiterroristes, la 9e division blindée et la police fédérale ont pris le contrôle de vastes zones de Kirkouk sans confrontation ».
Un responsable des forces de sécurité du GRK a démenti que l’armée se soit approchée de la ville ou ait pris le contrôle de territoires tenus par les combattants peshmergas. Les exploitations pétrolières et la base aérienne située à l’ouest de Kirkouk restent contrôlées par les Kurdes, a-t-il ajouté.
Des heurts ont éclaté, notamment au sud de Kirkouk, où des tirs d’artillerie ont été échangés entre les peshmergas et les Unités de mobilisation populaire, des milices chiites soutenues par l’Iran, a-t-il ajouté.
Les peshmergas ont repoussé deux assauts des forces irakiennes au sud de la ville, a-t-il poursuivi, et plusieurs véhicules blindés des milices chiites ont été détruits.
Les combattants kurdes peshmergas ont refusé dimanche de se retirer d’un carrefour stratégique du sud de la ville, ignorant les mises en garde des forces paramilitaires chiites.
À Kirkouk, contrôlée par les forces de police kurdes, les habitants n’ont fait état d’aucune avancée de l’armée irakienne.
Des affrontements ont éclatés en outre entre des combattants kurdes et des groupes chiites de Turquie à 75 km au sud de la ville, à Tuz Khormatu. Aucune victime n’a été signalée.
À Washington, le Pentagone a invité les forces kurdes et irakiennes à éviter toute « escalade » et à se concentrer sur le combat contre les djihadistes de l’Etat islamique. « Nous continuons de soutenir un Irak unifié », a déclaré la porte-parole du département de la Défense Laura Seal.
« En dépit de la décision regrettable du GRK de poursuivre un référendum unilatéral, le dialogue reste la meilleure option pour désamorcer les tensions actuelles », a-t-elle ajouté, soulignant que Washington était opposé à toute violence.
Les principaux dirigeants kurdes ont opposé dimanche une fin de non recevoir au gouvernement de Bagdad qui leur demandait d’annuler le résultat du référendum d’autodétermination du 25 septembre, où le « oui » à l’indépendance l’a emporté à une écrasante majorité.