Maria, le second ouragan de très forte puissance à balayer les Antilles ce mois-ci, a semé la dévastation sur la petite île de la Dominique et se dirige désormais vers Porto Rico.
La Guadeloupe et la Martinique, les deux îles des Antilles françaises, avaient été placées en alerte violette cyclonique à l’approche de Maria, qui n’était encore qu’une simple tempête tropicale il y a deux jours mais s’est transformée en ouragan d’une puissance identique à celle d’Irma, qui a dévasté au début du mois les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Quatrième ouragan majeur de l’année dans l’Atlantique Nord, Maria a longé lundi soir (heure de Paris) les côtes antillaises en remontant du sud vers le nord.
Après être retombé en catégorie 4, il était classé mardi matin en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, et se trouvait à environ 325 km au sud-est de Sainte- Croix, l’une des trois Îles Vierges américaines.
Avec des vents en moyenne de 260 km/h, le Centre américain des ouragans (NHC) parle d’un ouragan « extrêmement dangereux ».
L’oeil du cyclone est passé à environ 50 km de la Martinique, où vents violents et pluies torrentielles ont provoqué des coupures d’électricité. Une évaluation plus précise des dégâts ne pourra être effectuée qu’à la levée du jour, ont dit les autorités locales.
L’ouragan a ensuite frappé de plein fouet la Dominique, où les météorologues redoutent des dégâts bien plus considérables qu’à la Martinique car l’oeil du cyclone et son mur de vent dévastateur sont passés directement au-dessus de l’île.
L’ancienne colonie anglaise et ses 72 000 habitants étaient pratiquement coupés du monde en milieu de nuit. Le premier ministre, Roosevelt Skerrit, a dit sur Facebook que le toit de sa maison s’était envolé. « Honnêtement, je ne suis pas préoccupé à l’heure actuelle par les dégâts physiques parce que c’est si dévastateur (…) en fait ça défie l’imagination », a-t-il dit.
La Guadeloupe épargnée?
En Guadeloupe, l’ouragan devait selon les dernières prévisions passer légèrement au sud de Basse-Terre. Maria pourrait ensuite froler de nombreuses îles de l’arc caribéen avant d’atteindre Porto-Rico et les Îles Vierges américaines dans la nuit de mardi à mercredi.
Le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, a invité les 3,4 millions d’habitants du territoire américain à se protéger par tous les moyens possibles ou à rendre dans les abris.
En Guadeloupe comme en Martinique, « des mesures de protection et de mise en sécurité des populations, des sites et points d’importance vitale (usine de désalinisation, dispensaire, groupes électrogènes) sont programmées depuis 24 heures et se poursuivent à l’approche de Maria », a dit le ministère de l’Intérieur.
« Compte tenu du risque important de submersions-inondations, de coulées de boue ou de glissements de terrains par endroit, le ministre appelle nos compatriotes de Martinique, Guadeloupe et des îles du Nord à suivre scrupuleusement les consignes délivrées par les préfectures. »
En Guadeloupe, un arrêté a été pris pour « interdire à toute personne d’entrer et de séjourner dans des zones identifiées à risque pour chaque commune de l’archipel ».
Le préfet dit avoir ordonné l’évacuation des habitations situées dans les zones à risques et avoir demandé « à chacun de se rendre dans un abri sûr et de ne plus se déplacer jusqu’à la fin du passage de l’ouragan Maria ».
Le passage dévastateur d’Irma, l’un des plus puissants ouragans jamais enregistrés dans l’océan Atlantique, a fait au moins 84 morts et infligé des dégâts matériels considérables dans les Antilles et aux États-Unis, surtout en Floride.