L’ouragan Irma a balayé lundi les zones densément peuplées du centre de la Floride, accompagné de puissantes rafales de vents et de pluies torrentielles qui ont privé d’électricité plus de cinq millions de personnes.
Irma, qui à un moment a été présenté comme l’ouragan le plus puissant ayant frappé l’Atlantique, s’est abattu sur la Floride dimanche. Il a perdu peu à peu en intensité et a été rétrogradé lundi en tempête tropicale, avec des vents soufflant au maximum à 110 km/h, a indiqué le centre américain des ouragans, le NHC.
Lundi vers 05h00 (09h00 GMT), Irma se dirigeait vers le nord-ouest pour balayer le centre de la Floride. Il se situait à une centaine de kilomètres au nord de Tampa avec des vents enregistrés à 120 km/h.
L’archipel des Keys, à l’extrême sud de l’État, a été le premier touché, aux premières heures de dimanche, alors qu’Irma était encore en catégorie 4, avec des vents de 215 km/h. Les dégâts pourraient être très importants, selon le directeur des services d’urgence du comté de Monroe, Martin Senterfitt, cité par le Miami Herald.
Une importante opération d’acheminement des secours par voie aérienne est en préparation, a indiqué ce dernier lors d’une conférence de presse. L’archipel est constitué d’une myriade d’îles reliées par un entrelacs de ponts et de petits chemins, sur une distance de 160 km entre Key Largo et Key West.
Aux alentours d’Orlando, l’une des zones les plus touristiques de Floride avec ses nombreux parcs à thème, les vents ont pu atteindre 160 km/h, a annoncé le Service météorologique national, le NWS.
À 90 km au nord-est d’Orlando, les rues de Daytona Beach sur la côte ouest étaient sous les eaux. Les services d’urgence ont procédé à plusieurs opérations de sauvetage, a annoncé la police municipale.
Ce weekend, Irma a fait sa première victime aux États-Unis, – un automobiliste qui a percuté un arbre -, à Marathon, dans l’archipel des Keys. Au total, la tempête, qui s’est d’abord abattue sur l’île de Barbuda mercredi avant de balayer notamment les Antilles françaises et Cuba, a fait 28 morts et des dégâts considérables, dont une dizaine de morts dans les Antilles françaises à Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Le président américain Donald Trump a validé dimanche l’état de catastrophe majeure pour la Floride et y a ordonné l’envoi de l’aide fédérale. Il a émis le souhait de pouvoir se rendre en Floride le plus vite possible.
Villes dans le noir
Avant l’arrivée d’Irma, 6,5 millions de Floridiens, soit près du tiers de la population de l’État, ont reçu l’ordre d’évacuer les zones menacées par la dépression.
Selon les chiffres communiqués lundi par la secrétaire à la Sécurité intérieure des Etats-Unis par intérim, Elaine Costanzo Duke, 200 000 personnes ont trouvé refuge dans des abris de fortune pendant le passage d’Irma.
La force des vents a fait céder les lignes à haute tension et privé d’électricité plus cinq millions de personnes en Floride, selon Elaine Duke. La Géorgie connaît également des pannes de courant: 90 000 abonnés étaient sans électricité vers 6h00 du matin.
À Naples, à 200 km au nord-ouest de Miami, les rues étaient inondées et des immeubles détruits, à en croire les images diffusées par les chaînes de télévision.
L’aéroport international de Miami, l’un des plus fréquentés des États-Unis, restera fermé toute la journée de lundi, au minimum.
La zone tout autour de Miami a toutefois été largement épargnée par Irma. Les tours résidentielles de la grande ville ont vacillé sous le poids des rafales dimanche, tandis que trois grues étaient renversées sur des chantiers. Les rues entre les tours de bureaux étaient inondées.
Selon la police du comté de Dade-Miami, il y a eu 29 arrestations pour des vols et pillages.
Le président français, Emmanuel Macron, est attendu mardi matin à Saint-Martin avec du matériel et du renfort, tandis que le premier ministre doit définir un plan pour la reconstruction des deux îles.
Les forces de l’ordre ont arrêté une dizaine de personnes en réponse aux pillages qui se sont produits sur l’île, a déclaré lundi matin le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Près de 2000 membres des forces de l’ordre doivent être déployés ce lundi pour renforcer les opérations de maintien de l’ordre et aider la population, parmi lesquels des membres du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), du GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale) et de la Légion étrangère.