La Chine a nommé vendredi de nouveaux commandants au sein de ses armées, que le président Xi Jinping ambitionne de renouveler dans le cadre d’un vaste programme de modernisation.
Han Weiguo, qui n’était pas jusque-là une figure de premier plan mais a connu une ascension rapide au cours des deux dernières années, est promu au poste de chef d’état-major de l’armée populaire de Chine.
Il avait organisé en juillet dernier la parade militaire marquant les 90 ans de la fondation du Parti communiste chinois.
Le ministère de la Défense a parallèlement annoncé la nomination à la tête de l’état-major de l’armée de l’air de Ding Laihang, qui n’était pas non plus une figure de premier ordre. Shen Jinlong, un proche de Xi Jinping, avait pour sa part pris ses fonctions en janvier à la tête de la marine chinoise.
Les trois hommes pourraient être promus à la Commission militaire centrale dirigée par Xi Jinping, lors du prochain congrès du Parti communiste qui doit s’ouvrir le 18 octobre prochain.
À cette occasion, le dirigeant chinois, au pouvoir depuis près de cinq ans, devrait s’efforcer d’asseoir un peu plus son autorité sur le parti.
Ce remaniement intervient alors que l’armée chinoise, la plus importante du monde, modernise ses équipements, en se dotant par exemple de porte-avions et d’avions furtifs, pour renforcer son arsenal en mer de Chine méridionale et afficher sa puissance au-delà.
L’hymne national « protégé »
Le parlement chinois a par ailleurs adopté vendredi une loi créant le délit d’offense à
l’hymne national, une infraction punie par 15 jours de détention administrative et applicable dans les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macau.
Protéger « la dignité de l’hymne national » aidera « à promouvoir le patriotisme et à nourrir les valeurs essentielles du socialisme », affirme le texte adopté par l’Assemblée nationale populaire.
La loi précise quand, où et de quelle manières « la Marche des Volontaires » peut être jouée: l’hymne ne peut être utilisé en fond sonore, ni comme support à des spots publicitaires ou à l’occasion de funérailles et d’autres « événements inappropriés ». Toute interprétation « altérée » ou « parodique » doit être punie par une détention administrative.
Lorsque l’hymne national est joué, ceux qui assistent à l’événement doivent se montrer attentifs et chanter de manière solennelle.
Cette mesure législative complète une loi adoptée dans les années 90 qui prévoyait une détention administrative pour toute personne accusée d’avoir profané le drapeau national. Elle sera inscrite dans les dispositions constitutionnelles de Hong Kong et de Macau.
« Les droits et libertés garantis par les lois de Hong Kong sont menacés depuis plusieurs années. Il est normal que les gens soient inquiets », a commenté Tanya Chan, avocate et parlementaire hong-kongaise pro-démocratie.