Les ministres des Affaires étrangères chinois et nord-coréen se sont rencontrés dimanche à Manille, au lendemain du vote unanime par le Conseil de sécurité des Nations unies de nouvelles sanctions sévères contre Pyongyang.
Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, et son homologue nord-coréen, Ri Yong-ho, sont apparus souriants pour une poignée de main devant les journalistes, en marge d’une réunion régionale sur la sécurité organisée par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean). La réunion a été fermée à la presse.
Wang Yi a déclaré à l’issue de l’entretien avoir dit à son homologue nord-coréen que Pyongyang devait renoncer à effectuer des tests nucléaires afin d’apaiser les tensions. Il a refusé de dire ce que le ministre nord-coréen lui avait dit.
Avant l’entretien, il avait expliqué à la presse avoir jugé nécessaire de sanctionner la Corée du Nord, qui développe un programme de missiles et d’armement nucléaire interdit par les Nations unies.
Mais il avait souligné que ces sanctions n’étaient pas un objectif en soi, la priorité restant le dialogue pour sortir de la crise.
« La question de la péninsule coréenne entre dans un moment critique », a-t-il dit. « Nous exhortons toutes les parties à adopter une attitude responsable (…) Nous devons en particulier éviter une nouvelle escalade de la situation. Les sanctions sont nécessaires mais ne sont pas le but ultime. »
Tokyo perd patience
Il a ensuite préconisé la réouverture des discussions à six sur la Corée du Nord, tout en admettant qu’un tel objectif était ambitieux.
Ce processus de règlement diplomatique associait, outre les deux Corées, la Chine, les États-Unis, la Russie et le Japon. Pyongyang s’en est retiré en 2009.
Un porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, s’exprimant devant la presse à Manille, a jugé qu’il n’était « plus temps de prôner le dialogue » avec la Corée du Nord, mais plutôt d’exercer « une pression effective » pour amener le pays « à adopter des mesures concrètes sur la voie de la dénucléarisation ».
La question de la Corée du Nord devrait largement dominer les discussions au Forum régional de l’Asean qui rassemblera lundi 27 ministres des Affaires étrangères dont ceux de Russie, du Japon, des États-Unis, de Chine et des deux Corée, pour discuter de questions de sécurité régionale.
Wang Yi a dit espérer que les parties impliquées voudront sérieusement examiner la proposition chinoise d’une double suspension – suspension des tests nucléaires et de missiles pour la Corée du Nord, suspension des exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des États-Unis.
Le soutien apporté par Pékin aux sanctions contre Pyongyang montre que le gouvernement chinois a saisi la gravité de la menace nucléaire nord-coréenne ainsi que celle de son programme de missiles balistiques, a commenté Susan Thornton, diplomate américaine chargée de l’Asie du sud-est et du Pacifique.