De nouvelles règles annoncées par Pékin interdiront les représentation de l’homosexualité, de la prostitution et de la dépendance à la drogue. Selon ce qu’écrit The Independent, l’Association chinoise de diffusion sur internet (ACDI) cible ce qu’elle considère comme des activités sexuelles « anormales ».
Les règles en question, publiées vendredi, exigent des plateformes de contenu vidéo en ligne qu’elles embauchent au moins trois « censeurs professionnels ». Ceux-ci devront examiner tous les programmes et contenus et retirer ceux qui sont considérés comme ne respectant pas les « normes politiques et esthétiques correctes », selon la plus récente réglementation.
La décision est décriée par des groupes de protection des droits de la personne, qui estiment qu’il s’agit là de la plus récente preuve du resserrement de la censure en Chine. Des responsables gouvernementaux s’en sont pris à des blogues de potins sur des vedettes qui, au dire des autorités, « alimentaient les goûts vulgaires du public », selon ce qu’indique Channel News Asia.
Parmi les autres contenus jugés offensants, on retrouve les dégâts portés à l’image du pays, la critique des leaders révolutionnaires ou les représentations surnaturelles, comme le fait de « conjurer les esprits ».
Ceux qui ne respectent pas les nouvelles règles risquent d’être signalés à la police à des fins d’enquête, indique l’agence de presse officielle Xhinua.
L’un des sexologues les plus connus de Chine a condamné la décision de Pékin. « Tout d’abord, selon la perspective d’un artiste, bien peu de pays de la planète installeront un système de censure qui viole la liberté de création artistique de ses citoyens », a écrit Mme Li Yinhe sur le réseau de micromessages Weibo. « De plus, cela viole le droit des minorités sexuelles d’exprimer leurs préférences sexuelles. »
En 2016, l’organisme Freedom House, qui fait la promotion de la démocratie et des droits de la personnes, a condamné la Chine comme étant « le pire État en matière de libertés numériques » du monde.
La Chine a un piètre historique en matière de défense des droits des homosexuels. Selon un sondage mené par l’Université de Pékin, moins de 15 % des homosexuels ont dit avoir avoué leur orientation sexuelle à leurs parents, et plus de 50 % de ceux étant sortis du placard ont dit avoir ensuite souffert de discrimination.
L’homosexualité a été décriminalisée en Chine en 1997 et est demeurée sur la liste officielle des maladies mentales jusqu’en 2001.
Le gouvernement chinois a interdit toutes les représentations de la communauté LGBT à la télévision en 2016, soutenant « qu’aucun drame télévisuel ne doit montrer des comportements et des relations sexuelles anormaux, comme l’inceste, les relations entre partenaires de même sexe, les perversions sexuelles, les agressions, les abus, la violence sexuelle, etc. ».