Quelque 100 000 manifestants anticapitalistes devraient se rassembler à Hambourg pour protester contre le sommet du G20 qui se tiendra dans la cité hanséatique vendredi et samedi, estiment les forces de sécurité allemandes.
Parmi les protestataires, environ 8000 sont considérés comme susceptibles de se livrer à des violences et sont jugés menaçants pour la sécurité des dirigeants des 20 plus grandes économies de la planète.
« Bienvenue en Enfer » est le slogan que les militants de l’ultra-gauche ont lancé avant l’arrivée dans la ville allemande de Donald Trump et de ses homologues. Pour l’instant, aucun débordement majeur n’a été signalé, y compris lors d’un défilé qui a réuni mercredi environ 7000 personnes.
Les habitants de Hambourg sont mécontents de la décision d’Angela Merkel d’organiser ce sommet dans la deuxième ville du pays, craignant des déprédations de la part de casseurs et de manifestants violents.
Quelque 20 000 policiers ont été mobilisés pour surveiller la manifestation principale qui réunira différents mouvements de l’ultra-gauche et des associations anticapitalistes. Ils ont promis de tenter de bloquer les rues de la ville.
Pour Merkel, organiser ce sommet dans sa ville natale est un pari risqué car si les choses dégénèrent, cela pourrait écorner la bonne image dont elle jouit dans l’opinion publique à quelques semaines des élections législatives du 24 septembre.
Les opposants au G20 font valoir que les dirigeants de ces pays n’ont pas réussi à résoudre des problèmes cruciaux comme le changement climatique, l’accroissement des inégalités, les différents conflits régionaux ou les menaces pesant sur la paix mondiale.
Les manifestants ont prévu de se rassembler au marché aux poissons du quartier populaire de St Pauli jeudi à 14h00 GMT à peu près au moment où Air Force One, l’avion transportant Donald Trump devrait atterrir à Hambourg.
Ils entameront ensuite une marche en direction du nord et du lieu où se tiendra le sommet sous une sécurité très renforcée. « Il est ridicule que la police affirme que certains d’entre nous sont dangereux alors que les dirigeants des pays qui exportent et qui importent le plus d’armes vont arriver dans notre ville », a commenté Stefan Hubert, un graphiste de 32 ans, qui participait à la manifestation de mercredi avec des amis. « Ce sommet est un gaspillage d’argent qui pourrait être employé pour déployer plus de bateaux afin d’empêcher que des migrants fuyant la guerre et la famine se noient en Méditerranée », a-t-il ajouté.
Si les reproches sont adressés à l’ensemble des dirigeants des pays membres du G20, Donald Trump cristallise la majeure partie du ressentiment. « C’est le dirigeant le plus perturbateur et le plus égocentrique du sommet », résume un travailleur social de 38 ans, le visage caché par un foulard.
Cette détestation de Trump ne manque pas d’être paradoxale puisque les manifestants et le président américain ont au moins une chose en commun: leur méfiance à l’égard de la mondialisation. « Trump est là pour protéger ses propres intérêts et ceux des personnes les plus riches d’Amérique », nuance cependant Fatima Cicek, une manifestante turco-allemande venue avec ses deux soeurs.