Mettre sur pied une campagne de fausses nouvelles d’une durée d’un an coûte environ 400 000 dollars américains, selon un rapport dont fait état jeudi la BBC.
Le document, produit par la firme de sécurité informatique Trend Micro, s’appuie sur des listes de prix recensées sur des sites web menant justement des campagnes de désinformation, mentionne le diffuseur public britannique.
Les coûts détaillés comprennent la création de faux comptes sur divers médias sociaux, la rédaction et la publication d’articles reprenant les fausses informations désirées, ainsi que leur diffusion via des abonnés fictifs.
L’importante question de l’influence de ces fausses nouvelles, ainsi que de leur impact sur les résultats électoraux, par exemple, ont poussé Google et Facebook à s’engager à en limiter la diffusion et la portée.
Campagne malicieuse
Dans son rapport, Trend Micro s’est penché sur des sites web russes, chinois, du Moyen-Orient et de langue anglaise qui offrent toutes sortes de services tournant autour de l’idée de manipulation des médias sociaux, des engins de recherche en ligne et des organisations médiatiques.
Parmi les services offerts, on compte la création de célébrités, le déclenchement de troubles sociaux (y compris en organisant des manifestations), jeter le discrédit sur des journalistes, ainsi que l’acte de faire pression sur le processus électoral et des partis politiques.
Certains des services offerts étaient accompagnés de descriptions particulièrement exhaustives de ce qui pouvait être accompli pour influencer un débat politique ou manipuler les médias.
En choisissant de payer 50 000 $ US pour discréditer un journaliste, par exemple, on mentionne qu’il y aura création de fausses nouvelles contredisant les articles de la cible, articles dont la promotion sera effectuée à l’aide de votes, « likes », republications sur Twitter et autres commentaires payés. On parle également de l’utilisation de milliers de comptes automatisés pour faire déferler une vague de commentaires désobligeants sur le fil Twitter du journaliste en question, ou encore de la publication de commentaires vivement négatifs à la suite des articles visés.
« Cela n’a jamais été aussi facile de manipuler les médias sociaux et d’autres plateformes numériques pour influencer et amplifier l’opinion publique », mentionne le porte-parole de Trend Micro, Bharat Mistry.
Au dire du rapport, la pierre angulaire du succès de ces campagnes est la création d’articles, de billets et de discussions qui « correspondent aux idéologies du public ».
Pour Trend Micro, l’une des méthodes efficaces pour limiter l’impact des fausses nouvelles consiste à éduquer le public et à lui donner des outils pour détecter les sources non fiables et les campagnes de communication fabriquées de toute pièce.
Entre autres indices dénotant la présence de fausses nouvelles, on note l’utilisation d’images modifiées avec Photoshop, des titres provocateurs, des noms de sites web qui ressemblent à ceux de véritables médias, et l’absence de détails vérifiables dans les faux articles.
Trend Micro appelle également la population à diversifier ses sources d’information. « Les articles qui ne correspondent pas à nos opinions ne sont pas nécessairement faux », plaide l’entreprise.