Les autorités britanniques continuaient de tenter d’éteindre le puissant brasier faisant rage dans une tour d’habitation d’un quartier de Londres, alors que le bilan est passé à au moins 12 morts des suites du sinistre.
Selon les informations de la BBC, des témoins ont fait état de gens pris au piège dans la Grenfell Tower, dans le nord du district de Kensington, appelant à l’aide et criant pour que l’on sauve leurs enfants.
Les pompiers, qui ont permis d’évacuer plusieurs résidents, ont été appelés sur place peu avant une heure du matin, heure locale, et cherchent toujours à stopper les flammes dévorant l’importante structure de 24 étages. Plusieurs personnes manqueraient toujours à l’appel.
De leur côté, les services ambulanciers ont précisé que 68 patients avaient été transportés vers six hôpitaux à travers la capitale britannique; 18 d’entre eux seraient en état critique. Dix autres patients se sont rendus eux mêmes aux services d’urgence.
Pendant la nuit, des témoins ont rapporté avoir vu des lumières – qui pourraient être des écrans de téléphones cellulaires ou des lampes de poche – clignotant dans les hauteurs de cet immeuble à logements, et des résidents coincés se plaçant devant leurs fenêtres, y compris certains qui tenaient des enfants.
Selon les informations rapportées par le diffuseur public britannique, « plusieurs centaines de personnes » se seraient trouvées dans l’immeuble lorsque le feu a éclaté peu de temps après minuit, dont une majorité de gens endormis.
Au dire du commandant Stuart Cundy, de la Metropolitan Police, l’opération de sauvetage sera « longue et complexe », et le nombre de victimes pourrait continuer à croître. M. Cundy a ajouté qu’il s’écoulerait probablement un long moment avant que la police puisse identifier les victimes, et qu’il était encore trop tôt pour spéculer sur la cause du sinistre.
De son côté, la cheffe des pompiers, Dany Cotton, a dit s’attendre à ce que les combattants du feu demeurent sur place pendant encore au moins 24 heures.
« Horrible »
La première ministre Theresa May est « profondément attristée par les vies perdues », a fait savoir Downing Street. De son côté, le ministre de la Santé Jeremy Hunt a salué l’intervention « héroïque » des services d’urgence et des services de santé.
L’heure n’est toutefois pas à l’unité politique. La députée nouvellement élue Emma Dent Coad a exigé une « enquête complète » sur l’incendie.
Le Mirror avance l’affirmation voulant que le gouvernement connaissait les risques représentés par les mesures de protection déficientes dans des immeubles similaires, mais que Downing Street a « tabletté » le rapport à ce sujet. Le nouveau chef de cabinet de Mme May, un ancien ministre responsable du Logement, ferait partie des dirigeants n’ayant pas agi pour corriger les lacunes en la matière.
Ainsi, Gavin Barwell, qui était ministre jusqu’à ce qu’il perde son siège de député lors des élections de la semaine dernière, a promis de réviser la partie B des normes du bâtiment 2010, qui sont liées aux protections contre les incendies, mais cette démarche ne s’est jamais concrétisé, écrit le quotidien. Le rapport était pourtant disponible depuis 2013.