Les résultats ne mentent pas: les robots commencent à remplacer les humains travaillant dans des usines ou occupant d’autres postes manuels, écrit Business Insider. Mais ces employés de métal feront-ils également disparaître les postes des cols blancs?
Fred Destin, ancien partenaire chez Accel, une entreprise venant en aide aux entrepreneurs du secteur technologique, prédit que l’automatisation fera disparaître jusqu’à 70% des emplois de cols blancs, plus particulièrement au sein des compagnies d’assurance et des bureaux d’avocats.
« La prochaine vague détruira les postes de cols blancs à grande vitesse et à grande échelle », a-t-il déclaré dans le cadre de la conférence The Europas à Londres. « Il y a aura un tsunami de changements sociétaux. »
Pour illustrer son point de vue, M. Destin a raconté une anecdote de son passage chez Deliveroo. Il agissait en tant que principal investisseur de cette startup de livraison de nourriture lorsqu’il travaillait chez Accel. Mike Hudack, responsable technologique chez Deliveroo, s’est tourné vers l’automatisation pour améliorer le service de commande de l’entreprise. À l’aide de processus automatisés, il a réduit « de 98% » le nombre de fois où Deliveroo doit gérer une commande entre le moment où le client envoie celle-ci et celui où le produit est livré. Ce faisant, il a « éliminé » les postes de 25 personnes.
Personne n’a toutefois été congédié, a précisé M. Destin, mais le projet a mis en exergue les risques posés par l’automatisation et l’apprentissage-machine envers les emplois plus techniques. « Je me suis dit: « Wow, imaginons cela à grande échelle ». »
Des données publiées en mars par PricewaterhouseCooper portent à croire que M. Destin est dans le vrai en ce qui concerne les pertes d’emplois des suites de l’automatisation, bien que les chiffres avancés soient plus conservateurs. PwC a constaté que 32% des postes des secteurs de la finance et de l’assurance étaient menacés par l’automatisation. Il s’agit malgré tout d’un pourcentage d’emplois plus élevé que de la plupart des autres industries, mais plus faible que dans des secteurs comme la production manufacturière, où 46% des postes sont menacés, et dans la gestion des déchets, où 63% des emplois pourraient disparaître.
La morale de l’histoire de M. Destin? Quiconque travaillant dans le secteur technologique doit davantage accepter les responsabilités des transformations qu’il provoque. « Nous n’avons pas été des citoyens technologues, nous vivons dans cette sphère où nous comprenons le futur. Il est extrêmement important que nous commencions à réfléchir comme des citoyens », a-t-il dit. « Nous devons penser au reste du monde qui n’a aucune foutue idée de ce qui se passe, et qui n’a pas d’outils pour gérer ce futur. »