La crise diplomatique qui sévit depuis deux jours entre le Qatar et certains pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, est une crise qui ne peut se résoudre qu’en interne, a estimé mercredi le ministre des Affaires étrangères saoudien.
« Nous n’avons pas réclamé de médiation, nous pensons que le problème peut être géré entre les pays appartenant au Conseil de coopération du Golfe », a dit Adel al Djoubeir lors d’une conférence de presse à Berlin diffusée sur la télévision d’État saoudienne.
L’Iran, principal rival du régime saoudien au Moyen-Orient, juge que la situation dans le Golfe est préoccupante et le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé que des discussions étaient nécessaires entre son pays et la Turquie.
Mohammad Javad Zarif est arrivé dans la journée à Ankara où il doit rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a lancé un appel à l’apaisement tout en soutenant son allié qatari.
Le Parlement turc devait adopter mercredi dans la journée, en procédure d’urgence, une proposition de loi autorisant le déploiement de troupes supplémentaires sur une base militaire dont dispose la Turquie au Qatar tandis que des exportateurs turcs ont répondu favorablement à une sollicitation de Doha qui redoute une pénurie en eau et en denrées alimentaires.
L’émir du Koweït s’est également posé en médiateur lors d’un déplacement à Dubaï, la première ville des Émirats arabes unis, a rapporté mercredi l’agence de presse d’État koweïtienne. En Europe, la France a souhaité que le Qatar réponde aux questions posées par ses voisins qui l’accusent de soutenir le terrorisme.
Les Frères musulmans, accusés par l’Arabie saoudite de terrorisme et classés comme « organisation terroriste » depuis 2013 par le régime saoudien, ont d’ores et déjà rejeté ces accusations.
L’Allemagne a mis en garde toutes les parties prenantes de la crise et demandé d’éviter d’aggraver celle-ci, au risque de fragiliser la coalition internationale menée par les États-Unis dans sa lutte contre le groupe État islamique. « Nous tous, et c’est aussi un point de vue que partage mon homologue saoudien, nous souhaitons éviter toute nouvelle intensification (de la crise), car la région doit déjà faire face à de graves tensions et défis », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, mercredi, après sa rencontre avec Adel al Djoubeir Plus tôt dans la journée, il avait déclaré à la presse allemande qu’une « telle trumpification des relations mutuelles est particulièrement dangereuse dans une région qui est déjà touchée par la crise ».
L’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils accusent de collusion avec l’Iran et de promouvoir le terrorisme, ce qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent depuis plusieurs années entre les puissances du Golfe.