Les électeurs suisses sont appelés aux urnes dimanche pour se prononcer par référendum sur l’interdiction des constructions de centrales nucléaires et un accroissement des subventions pour les énergies renouvelables.
La loi « Stratégie énergétique 2050 » devrait être adoptée, même si le « oui » est en perte de vitesse ces derniers jours. Une étude menée par l’institut de recherche gfs.bern pour le groupe audiovisuel public SSR, montre que 56% des électeurs soutiennent la loi, contre 61% auparavant.
Cette votation reflète les efforts des pays européens pour réduire leur dépendance à l’énergie nucléaire, en partie remise en cause depuis la catastrophe japonaise de Fukushima, en 2011.
L’Allemagne, pays frontalier de la Suisse, entend sortir du nucléaire d’ici à 2022. L’Autriche, elle, l’a déjà interdit il y a des dizaines d’années.
Le projet suisse prévoit d’interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires dans un pays qui en compte cinq. Il fixe aussi l’objectif de multiplier par quatre la part des énergies solaire et éolienne dans le « mix énergétique » du pays d’ici à 2035.
À quel prix?
Le débat autour de la réforme énergétique s’est focalisé sur son coût pour les 8,5 millions d’habitants mais aussi sur les risques sur la suffisance énergétique.
Le comité référendaire opposé à la loi estime que la loi « Stratégie énergétique 2050 » coûterait 3200 francs suisses de plus par an pour une famille de quatre personnes.
Il affirme en outre que l’usage des énergies solaires et éoliennes, à la production moins uniforme que les énergies classiques, accroîtrait la dépendance de la Suisse vis-à-vis de ses fournisseurs – la confédération était en 2016 un pays importateur net d’énergie. « La loi conduira à une hausse massive des prix de l’énergie, et privera la Suisse d’énergie adéquate et d’électricité fiable », a déclaré Toni Brunner, chef de file de l’Union démocratique du centre (UDC), le parti d’opposition qui dirige la campagne.
Des affiches diffusées par les partisans du « non » montrent une femme en train de prendre une douche froide, supposant montrer ce à quoi pourraient être confrontés les électeurs s’ils votent « oui », dimanche.
Pour la ministre de l’Écologie Doris Leuthard, la campagne du « non » est excessive. La transition énergétique, dit-elle, ne représenterait en moyenne pour les foyers suisses qu’un surcoût annuel de 40 francs suisses. « L’UDC prend en compte dans ses calculs la seconde phase de la stratégie énergétique 2050, qui n’est pas soumise au vote », a-t-elle déclaré dans une récente interview télévisée.
Un commentaire
L’article aurait gagné à donner un plus de contexte. Alors voici en quelques mots: La transition énergétique vers les renouvelables a été négociée et adoptée au parlement. Elle représente un consensus large entre tous les partis, le gouvernement et le patronat du pays. Seul l’extrême droite présidée par le directeur de Swissoil y est opposé et a obtenu de faire voter e referendum. Son lobby a trop a perdre si on réduit la facture pétrolière. Le lobby des énergies fossiles du passé se battent et mettent en danger la modernisation du pays.