Le gouvernement britannique prévoit réclamer davantage de pouvoirs destinés aux agences de renseignement, dans le but de surveiller des individus en temps réel en introduisant des « accès dérobés » au sein des entreprises de télécommunications, selon des documents fuités.
Selon ce que rapporte Newsweek, l’organisation de défense de la vie privée Open Rights Group a obtenu une copie de la version brouillon du projet de loi, et l’a publiée en entier sur son site web. Le document fait partie d’une « consultation ciblée » de l’Investigatory Powers Act, qui a été adopté l’an dernier. Cela signifie que le document en question n’a pas encore été rendu public auprès du secteur technologique ou de la population en général.
En vertu de ces propositions, toutes les compagnies de télécommunication, y compris les fournisseurs d’accès internet, les applications de messagerie et les réseaux téléphoniques, seraient forcés de fournir à la police un accès en temps réel à l’historique de navigation d’un individu, et ce à une journée de préavis.
« Ces pouvoirs pourraient être employés auprès d’entreprises comme WhatsApp pour limiter leur cryptage… mais si ces pouvoirs sont employés, cela sera fait en secret », estime Jim Killock, directeur exécutif de l’Open Rights Group, dans une déclaration transmise par courriel à la publication.
« Le public a le droit d’être mis au courant des pouvoirs gouvernementaux qui pourraient menacer leur vie privée et leur sécurité. Il est nécessaire d’avoir de la transparence à propos de la façon dont ces mesures sont jugées comme étant raisonnables, les risques qui sont imposés aux utilisateurs et aux entreprises, et sur les façons dont les compagnies peuvent contester les demandes gouvernementales jugées déraisonnables. »
M. Killock avait précédemment décrit l’Investigatory Powers Act – largement appelée « The Snooper’s Charter » – comme l’une des lois sur la surveillance les plus extrêmes à être adoptée dans une démocratie. Dans une lettre ouverte publiée dans Newsweek l’an dernier, il expliquait que « la loi autorise et codifie toutes les pratiques illégales révélées via des fuites et des poursuites en cour ».
Les plus récentes propositions ont également été critiquées par le président des libéraux-démocrates, Sal Brinton, comme étant un « assaut frontal » contre les libertés civiles et la vie privée. « Les services de sécurité doivent être en mesure d’aider les gens à être protégés », a-t-elle confié au site de nouvelles The Register. « Mais ces pouvoirs disproportionnés sortent tout droit d’un cauchemar orwellien et n’ont pas leur place dans une société démocratique. »