Le Hamas, groupe islamiste palestinien, doit publier lundi une nouvelle profession de foi de laquelle ont été retirées la destruction de l’État d’Israël et la collaboration avec l’organisation des Frères musulmans, indiquent des sources arabes.
Cette évolution de la doctrine politique du Hamas paraît être dictée par une volonté d’améliorer ses relations avec les Etats arabes du Golfe ainsi qu’avec l’Égypte, pays dans lequel la confrérie est considérée comme une organisation terroriste hors la loi.
Cela semble également être un geste à l’attention des Occidentaux qui estiment que le groupe palestinien est une formation terroriste en raison de son hostilité à Israël.
Le Hamas, qui administre l’enclave palestinienne de la bande de Gaza depuis 2007, devrait ajouter dans cette profession de foi qu’il accepte la création d’un Etat palestinien de transition suivant les frontières de 1967 avant que les forces israéliennes occupent Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Ce découpage géographique du futur État palestinien est celui que revendique le Fatah, mouvement rival du Hamas dirigé par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
L’Autorité palestinienne est engagée sur cette base dans des négociations avec Israël bien que ces pourparlers soient dans l’impasse depuis trois ans.
La nouvelle doctrine du Hamas rejette toutefois le droit d’Israël à exister et soutient la « lutte armée » contre l’État hébreu, précise-t-on de même source. « Le Hamas tente de tromper le monde mais il n’y parviendra pas », a commenté David Keyes, porte-parole du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Ils construisent des tunnels terroristes et ont tiré des milliers de missiles contre des civils israéliens. C’est ça le véritable Hamas », a-t-il ajouté.
Le Hamas a livré trois conflits armés contre Israël depuis 2007 et a mené des centaines d’attaques contre le territoire israélien et dans les territoires occupés. Il n’a pas été précisé si ce nouveau document remplaçait la charte de 1988 qui prônait la destruction d’Israël.
Ce document est rendu public avant la visite de Mahmoud Abbas à Washington mercredi et au moment où l’administration Trump travaille à relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes.
Il pourrait améliorer les relations avec les Occidentaux et ouvrir la voie à un accord de réconciliation avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) présidée par Abbas.
Les États-Unis mais également certains de ses alliés au Proche-Orient, comme l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, considèrent les Frères musulmans comme une organisation terroriste.
Ils ont été écartés du pouvoir en Égypte par l’armée qui a chassé en juillet 2013 leur représentant Mohamed Morsi démocratiquement élu président.