Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a provoqué un tollé en déclarant qu’Adolf Hitler n’avait pas utilisé d’armes chimiques, avant de présenter ses excuses face aux critiques.
Il a avoué mercredi, au lendemain de ce qu’il a reconnu avoir été « une erreur », avoir manifestement déçu la confiance que le président Donald Trump place en lui. « J’ai commis un erreur. On ne peut pas le dire autrement. Je me suis lancé sur ce sujet, je n’aurais pas dû, et j’ai dérapé », a-t-il déclaré lors d’une visite à un musée à Washington.
Les commentateurs sur les réseaux sociaux et ailleurs n’ont pas manqué de souligner qu’avec ses propos Sean Spicer passait sous silence le recours aux chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale et les plus de six millions de Juifs tués.
Sean Spicer a fait cette déclaration lors de son point de presse quotidien alors qu’il évoquait l’attaque chimique commise le 4 avril en Syrie contre le village de Khan Cheikhoune et dans laquelle 87 personnes ont péri. Selon Washington, cette attaque a été commise par le régime syrien.
« Même quelqu’un d’aussi méprisable qu’Hitler n’a pas utilisé d’armes chimiques », a déclaré Sean Spicer. Prié de clarifier ses propos, il a répondu : « Je pense que lorsque l’on évoque le gaz sarin, il n’y a pas eu, il n’a pas utilisé le gaz contre son propre peuple de la même manière qu’Assad le fait ».
Il a ensuite présenté ses excuses et dit qu’il n’aurait pas dû faire cette comparaison. « C’était une erreur. Je n’aurais pas dû le faire et je ne le referai pas », a-t-il dit dans un entretien à CNN. « C’était inopportun et manquait d’égards. »
Série de « gaffes »
Prononcées en pleine Pâque juive, les déclarations de Sean Spicer ont déclenché une tempête sur les réseaux sociaux et provoqué les critiques des organisations du souvenir. « Sean Spicer n’a plus la dignité suffisante pour servir de porte-parole de la Maison blanche et le président Trump doit le congédier », a déclaré Steven Goldstein, directeur général du Centre Anne Frank pour le respect mutuel.
Sean Spicer a ensuite adressé un courriel aux journalistes qui lui ont demandé de nouvelles explications. « Je n’ai en aucun cas tenté de minimiser la nature effroyable de l’Holocauste. J’ai essayé de mettre en lumière les différentes utilisations d’avions pour larguer des armes chimiques sur la population. Toute attaque contre des innocents est répréhensible et inexcusable. »
La présidente des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a appelé le président Donald Trump à se séparer de son porte-parole. « Sean Spicer doit être licencié et le président doit immédiatement désavouer les déclarations de son porte-parole », a-t-elle déclaré.
Ce n’est pas la première fois que la Maison-Blanche a à répondre sur la Shoah. Certains ont fait remarquer qu’au mois de janvier, le communiqué du gouvernement publié à l’occasion de la Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste ne faisait pas mention des victimes juives. À l’époque, Sean Spicer avait fait valoir que le communiqué avait été écrit en partie par un membre juif de l’administration Trump dont la famille avait survécu à l’Holocauste.