La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a remporté un vote important pour faire progresser ses plans en vue de la tenue d’un deuxième référendum sur l’indépendance de la région, provoquant des accusations, de la part de ministres britanniques, voulant que ses demandes soient prématurées.
Selon les informations du Guardian, Mme Sturgeon a gagné avec une majorité de 10 voix après que les verts eurent appuyé ses propositions consistant à demander officiellement, au gouvernement britannique, les pouvoirs permettant de tenir un nouveau vote sur la souveraineté approximativement au même moment où Londres doit quitter l’Union européenne, au printemps 2019.
Mme Sturgeon doit écrire à Theresa May plus tard cette semaine, demandant ainsi à Westminster d’offrir au Parlement écossais les pouvoirs temporaires permettant de tenir le référendum. Elle a toutefois précisé qu’elle n’enverrait pas la lettre avant que Mme May n’invoque l’article 50 de la constitution de l’UE qui doit déclencher le Brexit, chose qui devrait être faite mercredi.
« Ce n’est pas dans mon intention d’y aller sous la forme d’une confrontation, je ne désire qu’une discussion rationnelle », a déclaré Mme Sturgeon aux députés régionaux.
Le vote, qui a clairement divisé le Parlement entre pro et anti-indépendance, a aggravé la dispute entre les deux gouvernements à propos de la nécessité et du moment choisi pour le vote.
David Mundell, ministre responsable de l’Écosse, a déclaré à la BBC que la réponse à la demande de Mme Sturgeon serait négative. « Nous n’entamerons pas de négociations jusqu’à ce que le Brexit soit complété. C’est plutôt le moment, pour le gouvernement écossais, de s’unir au gouvernement britannique, de travailler ensemble pour obtenir le meilleur accord possible pour la Grande-Bretagne, et cela veut aussi dire l’Écosse, alors que nous quittons l’UE. »
M. Mundell a aussi rejeté les affirmations de Mme Sturgeon selon qui Mme May lui aurait confié que les termes du Brexit et du nouvel accord commercial seraient connus d’ici 18 mois. Mme Sturgeon a indiqué que ce calendrier correspondait à sa préférence pour la tenue d’un référendum au moment où Londres quitterait l’UE, en mars 2019.
Selon le ministre, il est encore trop tôt pour déterminer le moment où un accord sera conclu, ou si des ententes transitoires seraient nécessaires.
Une porte-parole du gouvernement britannique a pour sa part déclaré que « nous sommes unis ensemble comme pays. Nous avons travaillé ensemble, nous avons prospéré ensemble, nous avons combattu ensemble, et nous avons un brillant avenir. À ce moment crucial, nous devrions travailler ensemble, pas nous éloigner ».
La position du gouvernement britannique devrait se durcir, mercredi, lorsque David Davis, le ministre responsable du dossier du Brexit, accusera Mme Sturgeon de faire indûment pression en faveur d’un référendum avant qu’elle ne dispose d’un aperçu clair des propositions britanniques pour l’Écosse.