Netflix, le géant de la diffusion vidéo en ligne, vise à répliquer sa formule à succès sur le Vieux Continent avec des investissements de plus de 1,75 milliard $ US dans plus de 90 productions européennes, y compris du contenu original, des coproductions et de la programmation sous licence.
Au dire du réseau, il faut aussi s’attendre à plus par la suite. Forbes pose ainsi la question: pourquoi Netflix a-t-il investi près de 2 milliards $ US dans le marché européen?
L’entreprise compte plus de 93 millions d’abonnés à l’échelle mondiale, et le président Reed Hastings prévoit que ce nombre dépassera prochainement la barre des 100 millions, dont la moitié proviendra des marchés autres que les États-Unis. Jusqu’à maintenant, Netflix a pris pied dans 130 pays.
Le diffuseur américain possède un catalogue de plus de 90 productions originales, à des niveaux de complétion divers, à travers l’Europe. Sa programmation est disponible dans 13 langues, et on doit bientôt y ajouter le roumain et le grec.
« L’Europe possède une culture incroyablement riche et diversifiée, et l’intérêt envers les options de divertissement chez ses habitants est insatiable », s’exclame Paul Dergarabedian, analyste média principal chez comScore. « Netflix reconnaît clairement l’opportunité d’accroître sa présence et de développer sa marque dans ces pays. »
Il y a également eu des rumeurs voulant que Netflix puisse avoir atteint un point de saturation aux États-Unis, en fonction se son plus récent rapport trimestriel. Ville Salminen, propriétaire des sites Cordcutting.com et Allflicks (qui suit les statistiques de Netflix), soutient que la croissance du service de diffusion de contenu est bien plus lente aux États-Unis, comparativement à d’autres pays. « À la fin du quatrième trimestre de 2016, Netflix comptait 49,4 millions d’abonnés aux États-Unis, comparativement à 44,7 millions l’année précédente. Cela représente une hausse de 10,5% en un an. Si nous regardons la performance à l’étranger, on constate plutôt une croissance de 47,8 %, de 30 à 44,4 millions pendant la même période. Les importants investissements de Netflix en Europe peuvent également être mesurés via l’ampleur des catalogues dans les différents pays. »
L’an dernier, M. Salminien a rapporté que le catalogue américain de Netflix avait fondu du tiers, soit quelque 2500 titres en moins, et ce sur une période de deux ans. Selon lui, si la baisse est à l’ordre du jour aux États-Unis, la tendance est contraire à l’étranger. En avril 2016, son site a publié des statistiques intéressantes sur ce qui se passe ailleurs que dans le pays de l’Oncle Sam. Au Canada, le catalogue est passé de 3021 films et émissions à 3365 depuis janvier 2014. En Grande-Bretagne, on parle d’un gain de 254 titres depuis 2014.
« Le divertissement est un phénomène vraiment mondial, et c’est un choix intelligent, pour Netflix, d’élargir ses horizons et de prendre davantage pied en Europe », mentionne M. Dergarabedian. « Le contenu original créé par Netflix est approprié et suscite l’intérêt à la grandeur du globe, et autant les grands studios de films adoptent un point de vue plus global, autant les fournisseurs de contenus pour le petit écran ont eux aussi en tête d’attirer les foules, sans égard à leur lieu de résidence. »