Le candidat indépendant à la présidentielle française Emmanuel Macron battrait facilement la chef d’extrême-droite Marine Le Pen au cours du second tour de l’élection prévue en mai, ont indiqué dimanche deux nouveaux sondages d’opinion.
Les sondeurs ont ainsi indiqué que Macron avait été renforcé par l’annonce, annoncée cette semaine, avec le centriste François Bayrou, qui lui a permis de prendre l’avance sur le candidat de la droite François Fillon.
Un coup de sonde Odoxa/Dentsu-Consulting révèle que Macron, 39 ans et ancien ministre de l’Économie participant à la course sans l’appui d’aucun parti traditionnel, gagnerait contre Le Pen au deuxième tour avec 61 % des voix, contre 39 % pour la leader du Front national.
L’élection compte deux tours, avec une dizaine de candidats pour la première étape, et un tour final entre les deux candidats les plus populaires.
Un autre sondage Figaro/LCI indique que Macron obtiendrait 58% des votes, contre 42% pour Le Pen.
Cette dernière, dont le parti s’oppose à l’immigration et à l’Union européenne, l’emporterait toutefois avec 27% des voix au premier tour, révèlent les deux sondages, alors que Macron remporterait 25% des votes, tandis que Fillon terminerait troisième, à 19%.
Un rassemblement de campagne du Front national tenu dans la ville portuaire de Nantes, sur la côte atlantique, a été terni par deux jours de violences, alors que des groupes de gauche visant à bloquer l’événement ont affronté la police. Selon les autorités, 13 agents ont été blessés lors de heurts, samedi soir.
Lors du rassemblement, Le Pen a accusé l’ex-ministre des Finances d’avoir l’appui des banques et des groupes médiatiques, et a affirmé que le système judiciaire était employé pour influencer le résultat de l’élection. Son chef de cabinet a ainsi été placé officiellement sous enquête, mercredi, en lien avec une utilisation illégale présumée de fonds de l’UE. Un autre associé a, samedi, lui aussi été placé sous enquête en lien avec la gestion financière de la campagne présidentielle.
Le Pen a promis de renforcer les contrôles migratoires, impliquer davantage l’État dans le domaine des affaires, en plus de faire passer à sept ans la durée du mandat présidentiel, soit deux ans de plus que le mandat actuel.
Fillon, autrefois considéré comme le principal adversaire de Le Pen et le favori pour devenir le prochain président du pays, a été englué dans un scandale voulant qu’il ait payé sa femme et d’autres membres de sa famille pour de faux emplois parlementaires.
Pas d’alliance à gauche
Par ailleurs, le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon et le candidat d’extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon n’avaient pas pu s’entendre pour former une possible alliance en vue de la présidentielle, on fait savoir les deux hommes, dimanche.
Leur incapacité à parvenir à un accord semble enfoncer le clou dans le cercueil des chances de la gauche de parvenir au deuxième tour de la présidentielle, en mai.
Le sondage d’Odoxa publié dimanche a révélé que MM. Hamon et Mélenchon arrivaient en quatrième et cinquième places au premier tour, avec 13 et 12% des votes respectivement.
Hamon, le porte-étendard des socialistes actuellement au pouvoir, et Mélenchon se sont rencontrés vendredi soir, mais n’ont pas été en mesure de s’entendre, a déclaré Hamon sur les ondes de TF1, dimanche. « Jean-Luc Mélanchon a confirmé… qu’il serait candidat », a-t-il dit.
De son côté, Mélenchon a précisé qu’à 50 jours du premier tour, il était impossible pour eux de venir à bout de certaines différences.
Dans un autre coup porté à Hamon, dimanche, Christophe Caresche, chef de la branche réformiste du Parti socialiste à la Chambre basse, a confié au Journal du Dimanche qu’il briserait les rangs du parti et appuierait le candidat indépendant Emmanuel Macron.