Alors que Fiat, la maison-mère de Chrysler, est sous le coup d’allégations voulant que l’entreprise ait menti sur les émissions nocives émises par environ 100 000 véhicules vendus aux États-Unis, le constructeur automobile français Renault est lui sous le coup d’une enquête par le parquet de Paris.
Trois juges d’instruction sont ainsi chargés d’enquêter sur une éventuelle « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués, avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour la santé de l’homme ou de l’animal », a dit cette source. Le titre Renault a chuté de plus de 4% à la Bourse de Paris à l’annonce de cette information judiciaire.
Après l’éclatement de l’affaire de trucage des émissions diesel de véhicules Volkswagen, à l’automne 2015, le gouvernement français a confié une enquête à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour faire la lumière sur les émissions en conditions réelles de conduite de toutes les marques commercialisées en France.
Plusieurs véhicules Renault ont alors été particulièrement montrés du doigt pour leurs dépassements d’oxydes d’azote (NOx) lors des tests sur route menés par la Commission Royal, en raison du choix d’une plage de fonctionnement optimal du système de dépollution plus étroite que chez d’autres constructeurs.
Renault, qui a annoncé dans la foulée un plan d’amélioration de ses moteurs diesel, a toujours assuré ne pas avoir embarqué de logiciel de trucage et se conformer aux normes d’homologation.
Mais, ayant constaté des anomalies et des « manquements présumés », la DGCCRF a jugé bon de transmettre les résultats de ses investigations à la justice en novembre dernier. Parmi les autres marques testées, seules Volkswagen et Renault ont vu à ce jour la procédure franchir ce stade. La source du parquet a précisé toutefois vendredi que la nouvelle information judiciaire était distincte de celle concernant le groupe allemand.
Le dossier Renault, confié dans un premier temps au procureur de la République de Nanterre, avait été transmis le 6 janvier au pôle spécialisé en santé publique du parquet de Paris. Renault n’était pas disponible dans l’immédiat pour faire un commentaire.
Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler a quant à lui chuté de 16% jeudi après avoir été accusé par l’EPA, l’autorité environnementale américaine, d’avoir équipé 100 000 véhicules d’un logiciel permettant de dissimuler des émissions polluantes excessives. Il rebondit en Bourse vendredi après avoir indiqué que ces accusations n’avaient pas d’impact sur ses objectifs.