C’était autrefois le lieu de travail des décrypteurs britanniques durant la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, plus de 70 ans après le conflit, Bletchley Park se prépare à accueillir le première collège britannique spécialisé en cyberéducation, les premiers étudiants devant arriver en septembre 2018.
Des travaux sont en cours pour rénover plusieurs bâtiments usés par le temps, à l’endroit où le mathématicien Alan Turing a cassé le code nazi Enigma, réputé inviolable.
La nouvelle école destinée aux 16 à 18 ans, qui sera située aux côtés du centre touristique historique et du National Museum of Computing, accueillera 100 étudiants pour sa première année. Quarante pour cent de leur curriculum portera sur les études liées au numérique.
Le plan pour l’école, qui sera en partie financée par le public et en partie par le privé, a été dévoilé par Qufaro, qui se décrit comme un OSBL formé par des experts en cybersécurité, dans le cadre d’une initiative visant à créer un centre national de cybersécurité en Grande-Bretagne.
« Nous estimions que Bletchley Park était l’endroit idéal pour un collège enseignant la cybersécurité, puisque cela s’appuie sur l’innovation et le travail qui y a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en modernisant le tout », mentionne Tim Reynolds, vice-président du National Museum of Computing, et l’un des directeurs de Qufaro.
« Nous voulons fournir aux étudiants toute l’expertise qui existe actuellement, en plus de l’appui éducatif dont ils auront besoin, pour s’assurer qu’ils sont prêts à travailler, ou prêts à aller à l’université », poursuit M. Reynolds.
Si Bletchley Park attire des visiteurs, certains de ses bâtiments ont bien besoin de travaux, avec des vitres fracassées et de la peinture qui s’écaille.
Parmi les gens ayant aidé à éviter la ruine de l’endroit, on retrouve Margaret Sale, dont le défunt mari Tony a dirigé la reconstruction d’une réplique du Colossus, le premier ordinateur électronique de l’histoire, et qui a été employé pour casser des messages rédigés à l’aide du Code Lorenz, une machine employée par les nazis.
La dame de 84 ans, qui continue de donner de son temps au National Museum of Computing, espère que le nouveau collège aidera à préserver l’héritage de Bletchley Park.
Questionnée à propos de la différence entre le passé de décryptage et le futur en tant que lieu d’enseignement, elle répond que « cela donnera une impression différente parce que le monde est différent. Maintenant, nous savons parfois ce qui est dans le discours des gens avant que ceux-ci ne le prononcent. »
« Il y a tellement de choses qui ont changé… Mais c’est fondamentalement la même chose. Il s’agit d’être sûr d’avoir un coup d’avance sur vos ennemis. »