Le gouvernement britannique a démenti mardi le caractère officiel d’une note selon laquelle Londres n’aurait pas de plan général pour procéder à la mise en oeuvre du Brexit, ajoutant qu’elle avait été écrite pour le cabinet comptable Deloitte.
« Il s’agit d’un document non sollicité qui n’a rien à voir du tout avec le gouvernement », a déclaré une porte-parole de la Première ministre, Theresa May.
« Il n’a pas été commandé par le gouvernement », a-t-elle insisté, précisant que la note émanait d’un « individu travaillant pour un cabinet comptable extérieur et qui ne travaillait pour le gouvernement ».
C’est au cabinet Deloitte de répondre, a-t-elle poursuivi. « Il apparaît que ceci est une ferme tentative de racolage à destination de l’industrie à présent relayée par les médias. » Aucune réaction n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès de la firme.
Cette note, rendue publique en premier lieu par la BBC et le quotidien The Times, est présentée comme émanant d’un consultant travaillant pour le compte du « Cabinet Office », un département du gouvernement britannique.
Selon ce document, les dissensions au sein du gouvernement conservateur britannique l’empêcheraient d’adopter un plan général pour mettre en oeuvre le divorce avec l’Union européenne et il pourrait falloir encore six mois pour que les ministres s’entendent sur les priorités du Brexit. Sa publication a secoué la livre sterling, qui a perdu jusqu’à 1,3% de sa valeur face à l’euro à 87,07 pence , avant de se reprendre.
La politique avant l’économie
L’auteur de cette note, datée du 7 novembre et intitulée Brexit Update, reproche à Theresa May sa tendance à « prendre des décisions pour régler elle-même cette question », ont rapporté mardi la BBC et le Times.
L’auteur de la note met en avant les dissensions connues entre les partisans d’un Brexit hard – autour des trois « Brexiters » Liam Fox (Commerce), Boris Johnson (Affaires étrangères) et David Davis (Brexit) qui ont tous fait campagne pour la sortie de l’UE lors du référendum de juin – et un groupe plus modéré où l’on retrouve notamment le ministre des Finances Philip Hammond et le ministre des Entreprises Greg Clark, partisans du maintien et enclins aujourd’hui à préserver une forme de relations avec l’UE.
L’auteur de la note écrit d’autre part que des « acteurs importants » du secteur industriel pourraient bien « pointer une arme sur la tempe du gouvernement » afin d’obtenir des garanties analogues à celles obtenues par le constructeur automobile Nissan, leur assurant qu’ils ne pâtiraient pas du Brexit.
« L’industrie voit deux choses déplaisantes: un, la priorité du gouvernement reste sa survie politique, et non l’économie; deux, il n’y aura pas de stratégie économique claire à court terme sur le Brexit parce que les décisions sont imposées au cas par cas au gouvernement », poursuit-il.
D’après cette note, l’administration britannique travaille sur plus de 500 dossiers liés au Brexit et pourrait devoir recruter 30 000 fonctionnaires supplémentaires pour mener à bien la tâche et préparer la sortie de l’UE qui, une fois effective, signifiera que tous les accords conclus par l’Europe n’auront plus de valeur pour le Royaume-Uni.
Theresa May a déclaré qu’elle prévoyait d’enclencher la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne à la fin mars au plus tard, en activant l’article 50 du Traité européen de Lisbonne, qui ouvrira une période maximale de deux années pour négocier la sortie britannique.